Thèse soutenue

Compréhension de la capacité d’une plante de Pois à récupérer entermes de croissance et d’acquisition d’azote après un stress hydrique : études écophysiologique et moléculaire

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Auteur / Autrice : Mégane Couchoud
Direction : Christophe SalonMarion PrudentVanessa Vernoud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences agronomiques
Date : Soutenance le 13/02/2020
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Agroécologie [Dijon]
Etablissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Manuel Blouin
Examinateurs / Examinatrices : Sandra Bensmihen, Thierry Simonneau, Christophe Robin, Sylvain Pluchon
Rapporteurs / Rapporteuses : Sandra Bensmihen, Thierry Simonneau

Mots clés

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Résumé

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Le pois (Pisum Sativum L.) possède la capacité de fixer le diazote atmosphérique (N2) via une symbiose avec des bactéries du sol au sein d’organes racinaires que sont les nodosités. Bien que cette particularité rende cette espèce particulièrement intéressante dans un contexte de transition agro-écologique, la fixation symbiotique du N2 est cependant sensible aux stress abiotiques tels que le déficit hydrique du sol, ce qui contribue à l’instabilité du rendement du pois et réduit son attrait chez les agriculteurs. La stabilité du rendement dépend à la fois de la capacité de la plante à tolérer un stress, mais aussi de sa capacité à récupérer après ce stress. Or, les mécanismes impliqués pendant la phase de récupération demeurent peu explorés. Il est ainsi essentiel d’identifier des traits de plantes maximisant la résilience du pois au déficit hydrique, afin de proposer des idéotypes mieux adaptés à des conditions environnementales de disponibilité en eau ou nutriments fluctuantes.Les principaux objectifs de cette étude étaient dans un premier temps d’identifier les processus écophysiologiques impliqués pendant la phase de récupération, après un épisode de déficit hydrique, et en considérant en particulier la croissance de la plante et son acquisition d’azote. Dans un deuxième temps, il s’agissait de déterminer les composantes moléculaires sous-jacentes à ces mécanismes de récupération au sein des racines et des nodosités. Au cours d’une première expérimentation réalisée sur la plateforme de phénotypage 4PMI (Dijon, France) nous avons analysé en détail la dynamique de récupération de deux génotypes de pois après leur avoir imposé un déficit hydrique de deux semaines. Alors que pour l’un des génotypes (Kayanne) le rendement à maturité physiologique était maintenu sous ces conditions de déficit hydrique temporaire, le rendement du second génotype étudié (Puget) a été négativement affecté par le déficit hydrique. Nous avons utilisé conjointement une approche au niveau plante entière (en utilisant un cadre d’analyse écophysiologique axé sur les flux de carbone, azote et eau dans la plante) à des approches de type « omiques » (métabolomique, transcriptomique et dosages de phytohormones) dans les compartiments racinaires et nodulaires. Cette analyse a été complétée par une seconde expérimentation impliquant des marquages isotopiques au 13C et 15N2 qui nous a permis de mesurer précisément les flux de carbone et d'azote dans le continuum sol-plante-atmosphère.Nos analyses ont révélé que les deux génotypes étudiés avaient des capacités de résilience contrastées, en partie expliquées par la mise en place de différentes stratégies de récupération pendant la période de ré-arrosage, et impliquant des processus liés à la nutrition azotée de la plante. Nous avons démontré que pendant la phase de récupération, Kayanne pouvait rapidement ajuster la formation de ses nodosités en fonction de ses besoins en azote pour sa croissance, lui permettant ainsi de récupérer totalement après deux semaines de déficit hydrique. Au contraire, la restauration du statut azoté chez le génotype Puget a été initiée plus tardivement mais plus intensément aboutissant à une surcompensation en termes de nombre de nodosités formées. Nous avons donc émis l’hypothèse que le fort coût en énergie résultant de la surcompensation nodulaire s’est effectué aux dépends de la croissance de la plante, impactant in fine le rendement de Puget.