Thèse soutenue

Les empreintes de pieds du Rozel (Manche) : Instantanés de groupes humains au Pléistocène supérieur. Approche combinée morphométrique et expérimentale

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Auteur / Autrice : Jérémy Duveau
Direction : Gilles BérillonGilles BérillonDominique Cliquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Paléoanthropologie
Date : Soutenance le 17/02/2020
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire naturelle de l'homme préhistorique (Paris ; Perpignan ; Tautavel, Pyrénées-Orientales)
Jury : Président / Présidente : Jacques Jaubert
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Bérillon, Gilles Bérillon, Dominique Cliquet, Jacques Jaubert, Andreas Pastoors, Ronan Allain, Katerina Harvati, Marie Soressi
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques Jaubert, Andreas Pastoors

Résumé

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Les empreintes de pieds d’hominines représentent des vestiges uniques ouvrant une fenêtre sur de brefs moments de vie de groupes disparus. Leur étude donne des informations directes sur la taille et la composition de ces groupes, paramètres essentiels à leur succès adaptatif mais rarement accessibles à partir du registre fossile. Toutefois, l’étude des empreintes est rendue complexe par le nombre de facteurs (caractéristiques corporelles et biomécaniques, nature du substrat, taphonomie) impactant leur morphologie et leur relative rareté au sein du registre fossile. Depuis 2012, plusieurs centaines d’empreintes de pieds potentielles attribuables à des néandertaliens ont été découvertes associées à un riche matériel archéologique dans 5 niveaux datés à 80 000 ans de la paléodune du Rozel (Manche, France). La découverte de ces empreintes offre l’opportunité de s’intéresser à la taille et à la composition des groupes sociaux néandertaliens, problématique centrale de ce doctorat. Dans un premier temps, l’analyse des empreintes potentielles découvertes entre 2012 et 2017 a permis d’identifier 257 empreintes de pieds et 8 empreintes de mains ce qui représente à ce jour le plus gros corpus ichnologique associé aux Néandertaliens. Puis, grâce au développement d’une approche combinant morphométrie et expérimentation, la taille et la composition des groupes a été estimée à partir des empreintes numérisées en 3D. Les empreintes de pieds étudiées reflètent ainsi différentes classes d’âge allant du très jeune enfant (à partir de 1 an) à l’adulte. Les empreintes issues du niveau le plus dense ichnologiquement représentent un groupe de petite taille, probablement composé de 10 à 13 individus, dont 90% étaient des enfants et des adolescents. Les empreintes de pieds du Rozel fournissent ainsi des informations uniques sur la taille et la composition des groupes néandertaliens permettant de mieux comprendre les occupations paléolithiques au Rozel il y a 80 000 ans.