Thèse soutenue

Choisir les enfants : nationalité, race et « qualité » dans l’histoire globale de l’adoption internationale (1830-1980)

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Auteur / Autrice : Fabio Macedo
Direction : Paul-André Rosental
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 08/07/2020
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Anne Rasmussen
Examinateurs / Examinatrices : Anne Rasmussen, Yves Denéchère, Martin Lengwiler, Armelle Enders, Célia Keren
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Denéchère, Martin Lengwiler

Mots clés

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Résumé

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Ce travail analyse le tournant familialiste et reproductionniste pris par la pratique de l’adoption internationale d’enfants orphelins et abandonnés à l’échelle globale entre les années 1830 et les années 1980. Un travail d’archives portant notamment sur la France, les États-Unis, la Suisse, la Corée du Sud, la Colombie et le Brésil, mais aussi sur un certain nombre d’organisations et d’ONGs transnationales, vise à comprendre les politiques publiques et privées qui façonnent la filiation adoptive des enfants de nationalité étrangère aux XIXe et XXe siècles. Il s’agit notamment d’appréhender les questions familialistes et reproductives qui les sous-tendent, ainsi que de reconstituer leurs processus d’internationalisation et de mondialisation. La question de la famille de substitution est au cœur de tous les dispositifs : de la famille nourricière, dont il est attendu un investissement affectif vis-à-vis de l’enfant orphelin ou abandonné pris en charge ; à la famille inféconde, dont le souhait de reproduction vise non pas n’importe quel enfant privé de famille mais celui qui soit à même de leur offrir des garanties de qualité, qu’elles soient juridiques, sanitaires, phénotypiques, eugéniques, raciales, géographiques ou de classe. Alors que l’adoption se transforme au cours du temps en une technique reproductive sur arrière-plan familialiste, choisir l’enfant adoptif devient non seulement une évidence mais aussi le but ultime de la normalisation du fait adoptif infantile international contemporain. La thèse montre comment ce dernier est façonné aussi bien par les adoptants et les intermédiaires publics et privés que par les administrations nationales et internationales. La recherche s’inscrit dans une démarche alliant les acquis méthodologiques de la longue durée, de la micro-histoire et de l’histoire connectée, aux interrogations portées par l’histoire sociale et politique des populations et de son versant biopolitique. Il s’agit ainsi de contribuer à l’histoire de l’adoption internationale d’enfants sur une période longue. Les sources mobilisées, provenant d’organismes publics et privés de différentes tailles et de différents pays agissant directement ou indirectement en tant qu’intermédiaires du fait adoptif international – et dont l’action peut être à la fois locale, nationale ou transnationale – révèlent vis-à-vis de l’adoption et des enfants étrangers – migrants, réfugiés ou du « tiers-monde » – des approches tentant de s’ajuster aux normes et pratiques adoptives de leur époque.