Thèse soutenue

Stabilité financière et coordination des politiques économiques

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Auteur / Autrice : Melchisedek Joslem Ngambou Djatche
Direction : Olivier Bruno
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Economiques
Date : Soutenance le 09/06/2020
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et sciences politiques, économiques et de gestion (Nice)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Groupe de recherche en droit, économie et gestion (Valbonne, Alpes-Maritimes)
Laboratoire : GREDEG
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Allegret
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Bruno, Jean-Pierre Allegret, Grégory Levieuge, Catherine Refait
Rapporteurs / Rapporteuses : Grégory Levieuge, Catherine Refait

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse propose une analyse du triangle politique monétaire – politique prudentielle – prise de risque. En ce sens, cette thèse vise à étudier les effets de la politique monétaire sur la prise de risque des banques. Elle cherche également à déterminer les conditions de coordination des politiques monétaires et prudentielles nécessaires pour assurer la stabilité du secteur bancaire et la solvabilité des institutions financières. Au niveau macro-économique, nous évaluons l’impact de cette coordination sur le crédit domestique et le coût attendu de la faillite bancaire. Dans le premier chapitre, nous proposons une revue de la littérature de l’analyse théorique et empirique du canal de la prise de risque ainsi que de la question de la coordination de la politique monétaire et de la politique prudentielle. Cette revue de la littérature permet de montrer que les effets de la politique monétaire sur le risque bancaire ne sont pas univoques, remettant en question la connaissance que l’on a du canal de la prise de risque. De même, ce chapitre permet d’indiquer que les modalités de coordination des politiques monétaires et prudentielles sont multiples. Le deuxième chapitre propose une étude empirique originale du canal de la prise de risque de la politique monétaire. Nous développons un modèle de panel à effet de seuil qui permet de montrer que la politique monétaire a des effets différents selon le "régime monétaire" dans lequel celle-ci est menée. Ainsi, une baisse des taux d’intérêt engendre une prise de risque de la part des banques si la politique monétaire est considérée comme souple (taux d’intérêt en-dessous du taux issu de la règle de Taylor). Inversement, lorsque la politique monétaire est considérée comme plus stricte (taux d’intérêt au-dessus du la règle de Taylor) une baisse des taux d’intérêt réduit la prise de risque de la part des banques. Le troisième chapitre s’intéresse à l’impact de la politique monétaire sur le risque bancaire selon la nature de la politique prudentielle. A l’aide d’un modèle d’équilibre partiel, nous déterminons les conditions sous lesquelles la politique monétaire, en présence d’un ratio de capital réglementaire sensible au risque, conduirait à une prise de risque des banques. Les résultats montrent que les effets de la politique monétaire sur le risque bancaire ne sont pas indépendants de la nature de la politique microprudentielle. Par ailleurs, les objectifs de stabilité financière et de réduction du coût de la faillite bancaire, pris en compte conjointement, permettent d’identifier des situations dans lesquelles le couplage d’une politique macroprudentielle à une politique microprudentielle s’avère nécessaire. Toutefois, l’intervention du macroprudentiel, qui se fait aux dépens du financement de l’économie, n’est pas toujours efficace pour limiter les coûts de la faillite bancaire.