Thèse soutenue

Politiques monétaires non conventionnelles : passé, présent et futur

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Auteur / Autrice : Cristiano Boaventura Duarte
Direction : Emmanuel CarréAntonio Luis Licha
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 25/02/2019
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec Universidade federal do Rio de Janeiro. Instituto de Economia
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....)
Laboratoire : Centre d'écononomie de Paris Nord
Jury : Président / Présidente : André de Melo Modenesi
Examinateurs / Examinatrices : Sandra Rigot, Marc Lavoie, Daniela Magalhães Prates
Rapporteurs / Rapporteuses : Edwin Le Héron, Bruno Martarello De Conti

Résumé

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Cette thèse aborde des aspects importants qui impliquent le passé, le présent et l’avenir des politiques monétaires non conventionnelles (PMNC) : son contexte historique et les débats conceptuels qui l’accompagnent; l’expérience des PMNC dans les économies avancées, avec le cas de la Zone Euro; les effets des PMNC dans les économies émergentes et ses liens avec la dette privée des entreprises; le processus de sortie des PMNC et l’avenir des cadres de politique monétaire. Premièrement, en rapportant plusieurs expériences historiques de la Banque d’Angleterre, de la Réserve Fédérale américaine et de la Banque du Japon, nous mettons en évidence que des politiques qui, après la crise de 2008, étaient considérées comme «non conventionnelles» avaient en fait déjà été adoptées à diverses occasions dans l’histoire. Deuxièmement, au niveau des débats conceptuels, nous analysons le cadre (objectifs, mesures, canaux de transmission, effets) des PMNC, en portant une attention plus détaillée aux taux d’intérêt nominaux négatifs, mesure qui n’a pas été appliqué avant 2008. Troisièmement, au regard de l’expérience des PMNC dans la zone euro, nous avons constaté que ces dernières étaient capables d’éviter un effondrement financier majeur après 2008 et d’apporter des améliorations partielles des indicateurs macroéconomiques. En particulier, les rendements souverains ont présenté des réponses différentes selon chaque programme d'achat d'actifs annoncé / mis en œuvre. Néanmoins, les PMNC n’ont été pas capables de résoudre touts seules les problèmes économiques de la zone euro, qui méritent le soutien de politiques supplémentaires (fiscales, industrielles, institutionnelles, de réglementation / supervision financières) pour assurer une trajectoire de croissance soutenue à moyen / long terme. Quatrièmement, en ce qui concerne les effets des PMNC dans les économies émergentes, nous avons observé le rôle important joué par les mesures d’assouplissement monétaire des principales banques centrales des économies avancées, associées à d’autres facteurs mondiaux, pour expliquer la hausse de la dette des entreprises. Ses implications pour la politique économique sont liées à la nécessité de renforcer la réglementation financière et les instruments macro et microprudentiels afin d'augmenter la résilience du système financier contre les crises. Enfin, le processus actuel de sortie des PMNC est asynchrone. Un séquençage progressif et une communication appropriée seront nécessaires pour éviter des perturbations majeures des marchés financiers internationaux. Les futurs cadres de politique monétaire pourraient tirer des leçons des expériences du passé et récentes et incorporer certaines PMNC dans leur boite à outils pour augmenter l’efficacité des politiques monétaires et réduire des préoccupations liées à stabilité financière, une fois que les défis posés par les marchés financiers sont devenus de plus en plus importants.