Thèse soutenue

Métamorphoses et permanences des parcours professionnels en France (1968-2018). Pour une approche cohortale et sexuée des évolutions de l’emploi.

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Auteur / Autrice : Marion Plault
Direction : Jérôme Deauvieau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, démographie
Date : Soutenance le 16/04/2019
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire PRINTEMPS (Guyancourt, Yvelines ; 1995-....) - Professions- institutions- temporalités / PRINTEMPS
établissement opérateur d'inscription : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Laurent Willemez
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Deauvieau, Laurent Willemez, Dominique Méda, Claude Didry, Karine Briard, Delphine Remillon
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Méda, Claude Didry

Résumé

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Assiste-t-on réellement à une déstabilisation fondamentale de la relation d’emploi en France depuis la fin des « trente glorieuses » ? L’objet de la thèse consiste à questionner l’idée selon laquelle la période contemporaine se caractérise par « un bouleversement en profondeur de la condition salariale » (Castel, 2009) qui se traduirait par une transformation majeure des trajectoires professionnelles entre des générations successives de travailleur•euse•s. Les bases empiriques de l’idée d’inversion du progrès social en matière d’emploi sont interrogées autour de trois dimensions des parcours professionnels : l’emploi et le non-emploi, l’instabilité professionnelle et la qualification. Leurs évolutions sont appréhendées par le biais d’une approche quantitative qui articule les perspectives transversale, longitudinale, cohortale et sexuée. Les parcours professionnels de trois cohortes de travailleur•euse•s (1945, 1960 et 1975) sont comparés à partir de données issues des enquêtes Emploi et de l’Echantillon Démographique Permanent. L’hypothèse générale de la thèse remet en question l’idée d’une opposition dans les trajectoires professionnelles entre les générations du « plein-emploi » insérées dans la vie active pendant la période des « trente glorieuses » et les générations suivantes, aux parcours marqués par une dégradation généralisée des conditions d’emploi.La première partie de la thèse interroge la pertinence de l’opposition entre les générations du « plein-emploi » et celles du « sous-emploi » : portant une attention accrue aux effets de sexe, elle met en avant le fait que, malgré la massification du chômage, le modèle de société salariale s’est affirmé depuis la fin des « trente glorieuses » par un développement de la norme d’emploi au sein du salariat féminin. La féminisation du salariat s’est toutefois largement appuyée sur l’essor d’une forme dérogatoire à la norme d’emploi typique, l’emploi à temps partiel. La seconde partie remet en question l’idée d’une explosion et d’une généralisation de l’instabilité de l’emploi. Elle montre que, bien que les emplois dérogatoires à la norme de l’emploi à durée indéterminée se soient considérablement développés au fil des cohortes, ils forment plus un nouveau mode d’entrée dans l’établissement employeur qu’une situation qui déstabilise à long terme les parcours professionnels. La troisième partie se concentre sur les trajectoires socioprofessionnelles des salarié•e•s. Y est questionnée l’idée selon laquelle les conditions de déroulement des parcours professionnels se seraient considérablement dégradées entre les cohortes successives de travailleur•euse•s.