Thèse soutenue

Impact d’une manipulation thermique embryonnaire chez le canard mulard

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Auteur / Autrice : William Massimino
Direction : Marianne HoussierStéphane Davail
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie et biologie des organismes - populations - interactions
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Pau
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences exactes et leurs applications (Pau, Pyrénées Atlantiques ; 1995-)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Nutrition, Métabolisme, Aquaculture (2016-.... ; Saint-Pée-sur-Nivelle) - Nutrition- Métabolisme- Aquaculture / NuMéA
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Marianne Houssier, Stéphane Davail, Sophie Tesseraud, Xavier Fernandez, Anne Gabory, Claude Duchamp
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Tesseraud, Xavier Fernandez

Résumé

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Différentes études ont montré que des événements survenus très tôt dans la vie d’un animal pouvaient avoir des effets de « programmation » sur la physiologie de l’adulte. Récemment, il a été démontré que la manipulation thermique embryonnaire (MT) avait un impact sur le métabolisme hépatique chez les canards Pékin, 15 jours post-éclosion.Le premier objectif de cette thèse était de mesurer l’impact d'une MT embryonnaire sur les performances des canards mulards, utilisés pour la production de foie gras. Pour cela nous avons testé trois modalités expérimentales d’augmentation de température sur des embryons de canards mulards. Nos résultats ont montré que toutes nos MT embryonnaires augmentaient significativement le poids de foie (jusqu’à +16,9% ; P<0,0001) après gavage, par rapport au groupe contrôle (sans MT), associé à une augmentation du contenu lipidique dans les trois groupes MT (+2,5 à 3%). Ces résultats démontrent donc la grande reproductibilité de cette technique, et ouvrant la voie à une nouvelle procédure simple et peu couteuse pour la filière. Cependant, deux des groupes MT, présentant la même augmentation de température cumulée (+332°C) présentaient également une baisse d’éclosabilité et un taux de fonte lipidique à la cuisson plus élevé. Ceci laisse penser qu’une optimisation de la manipulation thermique embryonnaire pourrait être envisagée pour améliorer la qualité du foie gras, notamment en choisissant une MT modérée et discontinue. Dans un second temps nous avons donc entrepris d’identifier la meilleure fenêtre de MT possible sans dépasser les +332°C pour réduire les effets négatifs. Pour cela nous avons étudié l’expression de gènes d’intérêt dans le foie de canard mulard tout au long du développement. Nous avons mis en évidence un pic d'expression pour de nombreux gènes impliqués dans le métabolisme glucidique et lipidique autour du jour embryonnaire E20, suggérant qu'une réduction de la fenêtre de programmation pourrait être envisagée pour la production de foie gras chez le canard mulard. Dans une 3ème étude, nous avons étudié l’effet des MT embryonnaires sur l’expression, mesurée après gavage chez les canards âgés de 95 jours, de nombreux gènes impliqués dans le métabolisme lipidique et glucidique, le stress et les hormones thyroïdiennes. Après gavage, seules les expressions de quelques gènes semblent spécifiquement modulées par la MT embryonnaire. Ces résultats en cours d'analyse pourraient nous permettre d'identifier des cibles particulièrement sensibles aux MT appliqué pendant l'incubation, et jouant un rôle important dans le phénotype observé après gavage, caractérisé par un meilleur engraissement hépatique.