Thèse soutenue

Aux frontières de l'invisible : culture visuelle et instruments optiques dans le récit merveilleux-scientifique au passage du siècle (1894-1930)

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Auteur / Autrice : Fleur Hopkins
Direction : Pascal Rousseau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 16/11/2019
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l'art (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Arnauld Pierre
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Rousseau, Jérôme Goffette, Delphine Gleizes
Rapporteurs / Rapporteuses : Arnaud Huftier

Résumé

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En pleine période de la découverte des rayons X, de la photographie des auras et des essais de communication avec la planète Mars, l’écrivain Maurice Renard a donné forme, entre 1909 et 1930, à un mouvement méconnu aujourd’hui : le «merveilleux-scientifique». Son intrigue se construit de manière rationnelle, à l’exception d’une loi scientifique qui est inventée ou modifiée pour permettre aux être humains d’accomplir des prodiges seuls réservés aux contes de fées : devenir miniature ou lire les pensées. Maurice Renard a largement souligné dans ses différents textes-manifestes sa volonté de faire de son modèle littéraire une « machine optique ». A ce titre, s’appuyant sur plus d 100 textes, de 100 auteurs et illustrateurs et de près de 800 illustrations, notre étude cartographie l’obsession pour l’extension du visible (voir au-dedans, voir au-delà, voir l’envers). Pour ce faire, nous avons mobilisé tout au long de notre travail les ressources nouvelles de l’histoire de l’art. Les études visuelles, d’une part, mettent en évidence les changements opérés dans les régimes scopiques (regard endoscopique, regard panoptique, œil optogrammique, etc.). Elles ouvrent à de nouveaux artefacts visuels, tels que les récits sous images, la publicité suggestive ou les illustrations de romans populaires, valables comme témoignages historiques de la construction historique du regard. L’archéologie des médias, d’autre part, recense les médias oubliés, laissés pour compte, en retard ou trop en avance sur leur temps. Elle permet de collecter un nombre considérable de « médias imaginaires », particulièrement inventifs : «psychographe», «ondogène», «électroscope».