Thèse soutenue

Analyse fonctionnelle d’une symbiose mutualiste : mécanismes de production du polydnavirus associé au parasitoïde ichneumonide Hyposoter didymator

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Auteur / Autrice : Ange Lorenzi
Direction : Anne-Nathalie Volkoff
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanismes des Interactions parasitaires pathogènes et symbiotiques
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Diversité, génomes et interactions microorganismes-insectes (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Marylène Poirié
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Nathalie Volkoff, Marylène Poirié, Jean-Michel Drezen, Jean-Michel Escoubas
Rapporteurs / Rapporteuses : Marylène Poirié, Jean-Michel Drezen

Résumé

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Les PDVs sont des virus à ADN associés à des dizaines de milliers d'espèces d'hyménoptères parasitoïdes. Ils sont divisés en deux taxa, les Bracovirus (BVs) et les Ichnovirus (IVs) associés respectivement aux sous-familles des Braconidae et Ichneumonidae. Les PDVs sont produits dans un tissu spécialisé du tractus génital (le calyx) de la femelle parasitoïde. Ils sont ensuite injectés lors de la ponte dans une chenille hôte, altérant les fonctions physiologiques et assurant un environnement favorable au développement de la progéniture du parasitoïde. Le génome des PDVs est intégré au génome des guêpes et est constitué de deux composants fonctionnels, avec d'une part des séquences impliquées dans la virulence chez l'hôte qui sont les seules à être encapsidées, et d'autre part des régions portant des clusters de gènes responsables de la production des particules virales. Ces gènes organisés en clusters arborent des caractéristiques de gènes viraux et sont exprimés spécifiquement dans le tissu réplicatif, le calyx. Ils dérivent de l’ancêtre viral des IVs actuels, mais ne présentent aucune homologie de séquence avec des gènes viraux connus ; en conséquence, la nature du virus ancêtre et la fonction des gènes qui en proviennent restent inconnues.Les régions portant ces groupes de gènes ont été nommées "Ichnovirus Structural Protein Encoding Regions (IVSPERs)". Cette thèse s'inscrit dans une démarche fondamentale visant à étudier la fonction des gènes IVSPERs afin de confirmer leur implication dans la production des particules virales d’IVs et de vérifier s’ils ont conservé ou non une fonction similaire à celle de leur ancêtre viral. Le modèle étudié a été celui de l'Ichnovirus associé à la guêpe parasitoïde Hyposoter didymator (HdIV).Pour répondre à la question de la fonction des gènes IVSPERs au cours de la production de HdIV, nous avons eu recours à la technologie de l'ARN interférence (ARNi) couplée à des approches de microscopie électronique. Nos travaux nous ont ainsi permis d’identifier des gènes IVSPERs impliqués dans différentes étapes clés du cycle de réplication des IVs. D’une part, nous avons mis en lumière au moins 6 protéines structurales intervenant dans l'assemblage et le trafic des particules virales dans les cellules du calyx. D’autre part, nous avons identifié un set de gènes IVSPERs qui jouent sur les niveaux de transcription des autres gènes viraux et qui pourraient vraisemblablement être impliqués dans la machinerie réplicative des IVs.L’ensemble des résultats obtenus ont permis de montrer l'efficacité de la technique de l'ARNi dans le but d'étudier la fonction des gènes viraux associés à ces guêpes parasitoïdes. D'autre part, les résultats présentés dans cette thèse constitue la première validation fonctionnelle de gènes impliqués dans la morphogénèse des IVs, mettant en évidence que ces protéines ont des fonctions similaires à celles de protéines virales "classiques", attestant de l'origine virale plus que probable des gènes contenus dans les clusters IVSPERs.