Thèse soutenue

Les communautés microbiennes au sein des populations de tiques : origine, diversité et structure

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Auteur / Autrice : Florian Binetruy
Direction : Olivier Duron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie de la santé
Date : Soutenance le 26/11/2019
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Delsuc
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Duron, Frédéric Delsuc, Sara Moutailler, Didier Bouchon, Gwenaël Vourc'h
Rapporteurs / Rapporteuses : Sara Moutailler, Didier Bouchon

Mots clés

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Résumé

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Le microbiome désigne les communautés écologiques de microorganismes hébergées par un hôte. De nos jours, les microbiomes sont perçus comme de véritables génomes accessoires déterminant le phénotype étendu de leurs hôtes. Les microbiomes, à l’image de leurs hôtes, sont extrêmement divers et structurés par tout un panel de facteurs biotiques, abiotiques et stochastiques. Ces facteurs varient en fonction de l’échelle résolutive concernée : la structure des microbiomes ne sera pas impactée par les mêmes facteurs au niveau de l’individu hôte ou de la métacommunauté d’hôtes. Dans ce contexte fondamental de l’écologie des communautés, ma thèse a notamment essayé de déterminer quels sont les facteurs structurants d’un microbiome à différentes échelles résolutives. Pour répondre à cette question, nous avons étudié les cortèges microbiens abrités par les tiques de Guyane. Ce modèle est particulièrement pertinent pour deux raisons : 1/il est admis que les tiques hébergent des communautés microbiennes complexes qui potentiellement assujetties à des facteurs structurants complexes. 2/ Il n’existe aucune donnée récente sur la diversité, la biologie ou le risque infectieux associés aux tiques de Guyane. Par conséquent, ces travaux de thèses ont premièrement permis, de décrire des espèces de tiques jamais observées en Guyane et de caractériser des souches inconnues de bactéries potentiellement pathogènes, dont une nouvelle borrélie proche de celles responsables de la maladie de Lyme et de fièvres récurrentes. Deuxièmement, nous avons démontré qu’il existait de nombreux biais dans les études de microbiome des tiques et que cela impactait l’interprétation des données de structuration microbienne. Cela se traduit notamment par l’observation artéfactuelle d’une forte diversité microbienne lié essentiellement au microbiome cuticulaire. En réalité, les microbiomes des tiques apparaissent majoritairement structurés par l’identité, la présence/absence et les interactions entre des bactéries intracellulaires mutualistes des tiques, que se soit à une échelle intra-spécifique ou inter-spécifique. Enfin, nous avons mis en évidence que l’association entre les tiques et leur microbiome était également soumis à des patrons coévolutifs typiques des symbiontes intracellulaires d’arthropodes, ainsi qu’à des facteurs phylogéographique et bioécologique dépendant de l’hôte. Toutefois, il apparaît que la structuration des microbiomes chez les tiques est encore loin d’être totalement comprise et que, de futures études seront encore nécessaires pour démêler les différentes controverses sur la réalité biologique des microbiomes hébergés par les tiques.