Thèse soutenue

Évolution du mécanisme sous-jacent régulant l’allocation différentielle des ressources et conséquences sur la forme des trade-offs chez les organismes multicellulaires

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Auteur / Autrice : Salomé Bourg
Direction : Frédéric MenuÉtienne RajonNatacha Kremer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie évolutive
Date : Soutenance le 04/12/2019
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive
Jury : Président / Présidente : Amaury Lambert
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Menu, Étienne Rajon, Natacha Kremer, Frédéric Guillaume, Nathalie Mondy
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Dillmann, Anthony J. Zera

Résumé

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Pour se développer, survivre ou se reproduire, les organismes ont besoin d’énergie, généralement acquise par l’alimentation. Or cette ressource alimentaire est présente en quantité fluctuante et limitée dans l’environnement, obligeant les êtres vivants à faire des compromis et à répartir leur énergie entre différentes fonctions. Ces compromis évolutifs sont visibles à l’échelle d’une population sous la forme d’une relation négative entre traits appelée trade-off. Les trade-offs ont longtemps été considérés comme étant uniquement la résultante d’une allocation différentielle des ressources et comme étant immuables. Ainsi, allouer davantage d’énergie à un trait, la survie par exemple, réduit nécessairement la part pouvant être redistribuée aux autres traits tel que la fécondité ou la croissance. Or l’allocation différentielle des ressources est un processus régulé par un mécanisme endocrinien, lui-même codé génétiquement et donc capable d’évoluer. L’objectif de cette thèse a été de comprendre, de manière théorique, comment l’évolution du mécanisme endocrinien impacte la forme des trade-offs et comment la forme des trade-offs elle-même évolue. Pour ce faire, j’ai développé des modèles évolutifs où l’allocation des ressources est régie par un système endocrinien. Ce système peut évoluer, sous l’effet de mutations impactant l’expression et la conformation des hormones et des récepteurs qui composent ce système endocrinien. J’ai ainsi pu montrer que les relations négatives entre traits peuvent évoluer et que leur forme dépend fortement d’un paramètre rarement considéré : le coût du stockage. Dans un second temps, j’ai étudié l’impact de la variabilité temporelle dans l’abondance d’une ressource alimentaire sur l’allocation différentielle et les mécanismes endocriniens sous–jacents. Mon projet de thèse comprend un troisième volet, complémentaire à la partie théorique, qui s’attache à tester certaines prédictions empiriquement. J’ai mené une expérience de sélection artificielle dans laquelle je contrôlais la topologie d’un paysage de fitness, permettant de sélectionner des combinaisons de trait n’appartenant pas à la relation phénotypique habituellement observée. Cette expérience, conduite chez Drosophila melanogaster durant 10 générations, a montré que l’évolution peut effectivement se produire dans ce contexte, remettant partiellement en cause notre compréhension des mécanismes sous-tendant l’expression des traits phénotypiques