Thèse soutenue

Dynamique des populations de Culicoides à l’île de La Réunion, moucherons vecteurs d’orbiviroses

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Auteur / Autrice : René Grimaud
Direction : Éric Cardinale
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie de l’environnement, des populations, écologie
Date : Soutenance le 06/12/2019
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ASTRE - Animal, Santé, Territoires, Risques et Ecosystèmes (Montpellier, Hérault) - Peuplements végétaux et bioagresseurs en milieu tropical (Saint-Pierre, Réunion)
Jury : Président / Présidente : Benoît Durand
Examinateurs / Examinatrices : Claire Garros, Olivier Esnault, Thierry Baldet, Pablo Tortosa
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérémy Bouyer

Résumé

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Les élevages bovins de La Réunion connaissent régulièrement des foyers de « bavites », appellation locale des maladies causées par les virus de la fièvre catarrhale ovine (bluetongue virus, BTV) et de la maladie hémorragique épizootique (epizootic hemorragic disease virus, EHDV), deux orbivirus transmis par des moucherons hématophages du genre Culicoides (Diptera : Ceratopogonidae). Plusieurs sérotypes de ces deux orbivirus circulent sur l’île et sont responsables de pertes économiques et de dégradations de l’état sanitaire du cheptel bovin. Parmi les 5 espèces de Culicoides décrites à La Réunion, Culicoides imicola, Culicoides bolitinos, Culicoides enderleini, Culicoides grahamii, et Culicoides kibatiensis, au moins les deux premières sont vectrices du BTV et de l’EHDV aux ruminants. Dans ce contexte, il paraît important de caractériser l’écologie et de préciser le rôle vectoriel des Culicoides à La Réunion. Ce travail vise à i) déterminer les facteurs environnementaux et climatiques qui gouvernent la présence et l’abondance de chaque espèce de Culicoides dans l’île ; ii) modéliser leurs dynamiques temporelles et spatio-temporelles ; iii) identifier les espèces potentiellement impliquées dans la transmission des deux orbivirus et caractériser la circulation de ces deux virus dans les populations locales de Culicoides. Un suivi longitudinal reposant sur des collectes bimensuelles de moucherons réalisées dans 11 sites durant 26 mois a permis de caractériser puis d’analyser avec des modèles statistiques de haie les dynamiques temporelles des différentes espèces de Culicoides afin d’identifier les paramètres environnementaux et climatiques qui les gouvernent. Ces modèles de dynamique ont ensuite été spatialisés en utilisant le logiciel Ocelet et validés en s’appuyant sur les données issues d’une large campagne de captures dans 101 sites répartis sur toute l’île. Enfin, la recherche de BTV et d’EHDV, effectuée par PCR (réaction en chaîne par polymérase) dans 1500 pools monospécifiques de Culicoides collectés lors du suivi longitudinal, a permis de détecter chacun des deux orbivirus chez 4 des 5 espèces de Culicoides : le BTV a été détecté chez toutes les espèces sauf C. grahamii et l’EHDV chez toutes les espèces sauf C. enderleini. Les travaux de cette thèse ont donc permis d’approfondir les connaissances sur la composante vectorielle de la fièvre catarrhale ovine et de la maladie hémorragique épizootique à La Réunion, et, en l’absence de méthodes de prévention comme la vaccination et de stratégies de contrôle des vecteurs, de développer des approches permettant de préciser le risque de transmission de ces deux virus.