Thèse soutenue

L’émergence de la perception moderne : une phénoménologie historique de la perception en tant que phénomène sociobiologique.

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Auteur / Autrice : Francisco José Rivero Rubio
Direction : Pierre Antoine Fabre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 09/09/2019
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Pascal Engel
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Engel, Jean Clam, Alfonso Mendiola Mejía
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Clam, Alfonso Mendiola Mejía

Mots clés

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Résumé

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La question qui donne structure à cette thèse est la suivante: comment pouvons-nous rendre compte de la perception de manière historique? La façon de formuler cette question nous demande de considérer la perception comme un phénomène historique; ce qui n'est pas évident si on considère qu'en termes généraux la société considère la perception comme une opération physiologique.Les sciences biologiques, afin de rendre compte de la perception, s’interrogent sur les processus chimio-biologiques qui se déroulent dans le système nerveux afin d’expliquer pourquoi les êtres vivants, en particulier l’homme, perçoivent leur environnement de la manière dont ils le fassent.D'autres disciplines, telles que la psychologie, s’intéressent à la question de savoir comment le phénomène chimio-biologique de la perception devient un état de conscience dans la psyché humaine.Finalement, ce sont les sciences sociales qui abordent la question de la perception avec une perspective spatio-temporelle. Pour les sciences sociales, c'est le contexte culturel qui détermine la manière dont les hommes comprennent et signifient le monde; Ce qu’en termes de dites disciplines nous appelons éthos, mentalité ou épistème, pour ne citer que quelques-uns des nombreux concepts utilisés.La différence entre ces distincts groupes disciplinaires est telle que, bien que les trois s’intéressent au phénomène de la perception, chacun le fait de façon si différente que ce qui pourrait être le même objet d'étude, finit par en être trois différents: un objet d'étude biologique, un objet d'étude psychique et un objet d'étude socioculturelle.Bien que cette thèse appartienne au domaine des sciences sociales, son objectif est d'étudier la perception en la considérant non seulement comme un objet d'étude socioculturelle, mais aussi psychique et biologique. Sous cette considération, la question de laquelle part cette thèse doit être comprise de la façon suivante : comment pouvons-nous rendre compte de la perception de manière historique en tant que phénomène biologique, psychique et social?L'histoire que je propose est fondée sur l'étude de l'interaction dynamique que l'expérience psychique de la perception établit avec les domaines organiques et sociaux. Mon approche de la perception repose sur la théorie des systèmes sociaux. Fondée sur la théorie des systèmes, je comprends la perception comme l'opération effectuée par le système psychique et non pas par un sujet ou sa conscience.En conséquence, la perception est comprise ici comme une opération psychique encadrée par: 1) le présupposé d'un organisme qui, dans le sens le plus fondamental, établit les conditions de possibilité pour que la psyché perçoive et, dans un sens plus large, détermine les possibilités de la perception en fonction de l'évolution de sa structure -y compris les outils technologiques qui potentialisent la base de celles-ci-; en plus de 2) les paradigmes qui donnent un sens à l'acte de percevoir et à son contenu; ainsi que 3) les moyens de communication qui permettent la sociabilité des perceptions et qui, avec leur développement, ouvrent des nouvelles possibilités d’évolution pour la perception dans le contexte de l’émergence de nouveaux cadres épistémiques. Étant donné que tous ces facteurs sont liés et changent tous au fil du temps, ce n’est qu’en les étudiant ensemble qu’il devient possible de faire une histoire de la perception.Quant à la structure qui suit notre étude, nous commençons pour rendre compte de nos principes théoriques et méthodologiques. C'est pourquoi cette recherche commence par un premier chapitre où nous décrivons nos hypothèses théoriques basées sur la théorie de l'observateur.