Thèse soutenue

Les mots du genre : Activité métalinguistique folk et constitution d'un événement polémique

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Auteur / Autrice : Anne-Charlotte Husson
Direction : Marie-Anne Paveau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 22/05/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement de préparation : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherche Pléiade (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Claire Blandin
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Moirand
Rapporteurs / Rapporteuses : Céline Béraud, Dominique Maingueneau

Résumé

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À partir de 2011, une polémique apparemment inédite s’installe dans la sphère publique française. Elle porte sur le concept de genre, plus particulièrement sur son utilisation dans des programmes scolaires et dans le domaine législatif. Cette polémique est ici envisagée comme un événement dont il s’agit de saisir la constitution – terme préféré à celui de construction – entre 2011 et 2014. L’objectif est plus précisément de comprendre comment l’activité métalinguistique sur les mots liés au genre, activité effectuée par des actrices-locutrices ordinaires, participe de la constitution d’un tel événement. Un corpus d’énoncés francophones natifs du web (sites, blogs, réseaux sociaux) a été rassemblé, ainsi qu’un corpus de référence plus hétérogène (livres, tweets, emails, compte rendus de séances parlementaires...), afin d’étudier la mise en conflit des mots du genre du point de vue de la nomination et de la définition.L’étude propose ainsi une analyse du discours polémique à entrée lexicale nourrie par les théories de l’argumentation et par des savoirs contributeurs, venus des études de genre et d’ailleurs. Elle montre qu’il est crucial de prendre en compte les pré-discours de la linguistique folk, y compris dans leur dimension éthique, pour comprendre l’activité métalinguistique des actrices-locutrices et le rôle qu’elle joue dans la constitution de l’événement. En mettant au jour une peur de la dénaturation qui affecte à la fois le sexe et le langage, la thèse apporte également aux études de genre une façon nouvelle d’appréhender les discours essentialistes sur « la différence des sexes ».