Thèse soutenue

Rôle de la texture microstructurale et du champ d'onde élastiques sur la réponse en rupture dynamique des solides fragiles

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Auteur / Autrice : Alizee Dubois
Direction : Daniel Bonamy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 20/12/2018
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Interfaces : matériaux, systèmes, usages (Palaiseau, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....)
Laboratoire : Service de physique de l'état condensé (Gif-sur-Yvette, Essonne)
Jury : Président / Présidente : Alexandre Schubnel
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Bonamy, Alexandre Schubnel, Tristan Baumberger, Laurent Ponson, Alex Hansen, François Hild, Jean-François Molinari
Rapporteurs / Rapporteuses : Tristan Baumberger, Laurent Ponson

Mots clés

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Résumé

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La propagation de fractures est le mécanisme fondamental amenant à la rupture brutale des matériaux. L’élément clé du problème est la concentration des contraintes en pointe de fissure qui rend le comportement macroscopique très sensible aux inhomogénéités de structure ou de chargement local. Autour de la pointe de fissure, une zone de process, renferme tous les processus dissipatifs impliqués dans la création des deux nouvelles surfaces. L’élastodynamique et la mécanique linéaire élastique de la fracture fournissent les bons outils pour décrire le phénomène dans le cas de la fracture dynamique. Néanmoins, à partir d’une certaine vitesse, des instabilités sont observée dans le comportement de la fissure. Dans les polymères fragiles tels que le polymethalcrylate de méthyle, des microfissures se développent en devant de front principal sur une zone de taille fonction de la vitesse de la pointe de fissure et supérieur à celle de la zone de process. L’organisation spatiale et temporelle de cet endommagement évolue avec la vitesse de la fissure et une organisation spatiale jusqu’au millimètre émerge. Gao and Rice en1986, les premiers, proposèrent de modéliser le front de fissure dans un solide 3D par une ligne élastique se propageant dans un champ d’obstacle représentant les défauts du matériau. A chacune de ses distorsions, dues à la rencontre d’un défaut, elle affecte en retour le chargement local. Un tel modèle gagna de l’ampleur lorsque les premières études statistiques des surfaces de fracture révélèrent un comportement « self-affine » de leur rugosité (Bouchaud et al, 1990). Tout un panel d’exposant de rugosité fut mesuré depuis. Le modèle de la ligne élastique a rencontré beaucoup de succès dans les cas quasi-statique. Il est maintenant temps de l’étendre à la fracture dynamique. Une nouvelle compréhension du phénomène de fracture dynamique et des instabilités mentionnées plus haut est attendue. Le principal objectif de cette thèse est de tester sur une expérience modèle les propriétés microscopique et macroscopique du front de fissure pour comprendre le couplage entre ses différentes échelles. Par ailleurs, une mise en évidence des limites expérimentales du modèle de ligne, dues à la complexité locale du front à l’échelle de l’endommagement en pointe de fissure. Une série de question est à se poser. L’étude fractographique des surfaces de fracture est une méthode prometteuse d’obtenir l’historique de la propagation du front de fracture au travers l’échantillon. Comment peut-elle être adaptée à la fracture dynamique? Quelles sont les informations accessibles par cette technique ? En fracture dynamique du PMMA, il est bien connu que le régime de fracture évolue de la fracture fragile à la fracture quasi-fragile aves développement de multi-endommagement en pointe de fissure. Quels sont les paramètres mécaniques qui contrôlent cette transition ainsi que l’organisation de l’endommagement ? Les instabilités mentionnées existant en fracture dynamique sont maintenant considérées comme des effets purement 3D qu’un modèle 2D de la pointe de fissure ne peut pas expliquer. Quel est le rôle de la longueur du font dans leur organisation ? En fracture, une instabilité se propage le long du front de fissure : les ondes de front « crack front waves » dans le plan de fissure et les « corrugation waves » en hors plan. Pouvons-nous mettre en évidence dans la dynamique du front de fissure des marqueurs de ces ondes ? Quel est leur rôle dans l’organisation de l’endommagement ?