Thèse soutenue

« Ad corroborandam fidem » : miracles eucharistiques, discours clérical et ordre social (XIe-XIIIe siècle)

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Auteur / Autrice : François Wallerich
Direction : Catherine Vincent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et archéologie des mondes médiévaux
Date : Soutenance le 21/11/2018
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Histoire Sociale et Culturelle de l'Occident (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Franck Collard
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Vincent, Franck Collard, Patrick Henriet, Marielle Lamy, Nicole Bériou, Stefano Mula
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Henriet, Marielle Lamy

Résumé

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Les miracles attribués à la virtus des espèces eucharistiques font l'objet de l'étude. Ils sont envisagés à partir du milieu du XIe siècle, moment où, dans le contexte de la réforme « grégorienne » et de la querelle bérengarienne, la présence substantielle est exprimée en des termes d'un réalisme sans précédent. Il s'agit de comprendre comment la production de récits miraculeux, qui prend alors son essor, construit un discours dont l'objet est non seulement de défendre le dogme nouvellement formulé, mais aussi une vision cléricale de l'ensemble de la société. L'exploration de cette problématique se fait par un parcours chronologique organisé en trois grands temps. Les récits de miracles articulent d'abord l'affirmation du réalisme eucharistique à l'exaltation du sacerdoce (années 1050-1170). Un tournant majeur est opéré entre les années 1170 et 1230. Alors que la documentation est plus prolixe et change de nature (naissance des recueils d'exempla), les récits, qui subissent très fortement l'influence cistercienne, doivent être replacés dans les enjeux du « tournant pastoral » qui s'opère sur fond de flambée des hérésies. Les deux derniers tiers du XIIIe siècle permettent d'envisager la place des miracles dans une prédication aux laïcs qui insiste, par leur biais, sur les manifestations publiques de la dévotion eucharistique comme marqueurs de l'identité chrétienne. La diffusion de la Fête-Dieu à l'ensemble de la Chrétienté, actée par l'insertion de la bulle Transiturus dans les Clémentines par Jean XXII (1317), constitue le terme de l'étude.