Thèse soutenue

Luttes des femmes, émancipation et droit du travail dans l’Italie du début du XXe siècle : les mondariso et leur conquête des « huit heures »

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Auteur / Autrice : Michela Sacco-Morel
Direction : Silvia ContariniCaroline Savi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures et civilisations romanes : Italien
Date : Soutenance le 20/06/2018
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Études romanes (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Christophe Mileschi
Examinateurs / Examinatrices : Silvia Contarini, Caroline Savi, Christophe Mileschi, Nadia Setti, Michela Nacci
Rapporteurs / Rapporteuses : Leonardo Casalino, Nadia Setti

Résumé

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À l’orée du XXe siècle, les femmes italiennes subissent une double injustice juridique. En tant que femmes, elles sont reléguées par le Droit dans une condition d’infériorité : la loi leur nie le droit de vote et d’éligibilité. En tant que travailleuses, elles sont soumises à la toute-puissance patronale, car à l’aube de la législation sociale, la faiblesse contractuelle de l’ouvrier face à l’employeur n’est pas reconnue. Dans le canton de Verceil, les mondariso, travailleuses saisonnières employées au sarclage des rizières, luttent pour obtenir du travail, des augmentations salariales et des diminutions de leur temps de travail. Ces femmes arrivent à imposer le principe de la journée travaillée de huit heures dans les rizières du vercellese en 1906. En 1907, une loi sectorielle concédera à tous les travailleurs rizicoles d’importantes protections. En revendiquant leur droit à la justice sociale, ces travailleuses acquièrent une visibilité et un rôle politique. Elles savent choisir leurs priorités dans l’apprentissage du maniement de l’instrument juridique et législatif et participent à la construction d’un nouveau Droit émancipateur et égalitaire. Le parti et les syndicats socialistes sont très présents dans cette bataille. Mais quelles accointances lient ces femmes à ces forces politiques émergentes ? Jusqu’à quel point le parti socialiste éduque-t-il ces paysannes ? Et si ces femmes avaient un espace de pouvoir plus grand que ce que la condition féminine de l’époque nous laisserait imaginer ? Dans ce cas, nous pourrions les supposer dépositaires d’une mission éducative vis-à-vis d’un jeune parti qui cherche à s’imposer à elles comme au sein du prolétariat italien.