Thèse soutenue

Remedios Varo et Leonora Carrington en miroir : images croisées

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Auteur / Autrice : Fanny Martinez
Direction : Karim Benmiloud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : ETUDES ROMANES spécialité Etudes hispaniques et hispano-américaines
Date : Soutenance le 11/09/2018
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LLACS-Langues, littératures, arts et cultures du sud (Université Paul-Valéry, Montpellier 3) - Langues- Littératures- Cultures des Suds / LLACS
Jury : Président / Présidente : Florence Olivier
Examinateurs / Examinatrices : Karim Benmiloud, Alba Lara-Alengrin, Mariá José González Madrid
Rapporteurs / Rapporteuses : Raphaël Estève

Résumé

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Cette thèse est consacrée à l’étude en regard l’une de l’autre des œuvres picturales et littéraires de deux artistes nées en Europe, qui fréquentèrent les cercles surréalistes parisiens dans les années 30 avant de s’exiler au Mexique durant la seconde guerre mondiale : Remedios Varo (1908-1963) et Leonora Carrington (1917-2011). Il s’agit de rechercher les points de convergence et les divergences entre les processus créatifs des deux artistes, de faire dialoguer leurs œuvres et d’interroger leurs points de collaboration créative, en se centrant sur la question des images. L’approche proposée dans ce travail est tout à la fois comparative et pluridisciplinaire, puisqu’elle s’élabore au croisement de l’histoire de l’art, de l’analyse littéraire, de l’analyse picturale et de la civilisation.Le concept d’image, dont la délimitation fait l’objet du préambule, est entendu dans quasiment toutes ses acceptions – depuis l’image picturale et l’image verbale jusqu’à l’image mentale, dont l’image onirique – et est conçu comme lieu d’intersection par excellence.La première partie de ce travail explore la question de la fabrique des images ou, pour utiliser une métaphore empruntée au langage alchimique, du laboratoire des images. Le chapitre 1 présente et théorise l’image surréaliste afin de démontrer la manière dont les deux créatrices ont su s’approprier l’« esprit » du surréalisme, invitation à une remise en cause du monde visible, pour mieux le dépasser à travers l’élaboration de « modèles de monde », en analogie avec certains processus alchimiques et occultistes. Le chapitre 2 envisage pour sa part l’exil non pas seulement comme un contexte historique et culturel ayant donné lieu à de profondes dynamiques d’influences mutuelles, mais comme une notion pivot permettant d’appréhender les phénomènes de réappropriations, d’hybridations, de transfusions créatives ou de transgressions à l’œuvre dans leurs productions.La seconde partie approfondit la mise en regard des images des deux artistes suivant un mouvement dialectique unissant images-reflets et images-distorsions. Le chapitre 3 entreprend l’analyse des autoreprésentations féminines et s’attache à mettre en évidence la façon dont celles-ci défient les images du féminin élaborées par les créateurs surréalistes masculins ; les notions de déguisement, de travestissement et de mascarade sont examinées et présentées comme inséparables de la quête de soi. Le chapitre 4, enfin, s’intéresse aux « miroirs de la relation » et à la « relation aux miroirs » des deux artistes. Dans un premier temps sont abordées les représentations de l’amitié créative unissant les deux artistes dans leur œuvre, notamment écrite, et les mécanismes de fictionnalisation qui les soutiennent. Les jeux de miroirs qu’ont disposés entre leurs images les deux femmes en écrivant à quatre mains sont ensuite analysés, ainsi que le motif pictural du miroir, lequel peut être considéré comme un emblème de la démarche créative de Remedios Varo et de Leonora Carrington, objet symbolique et magique plus que dispositif spéculaire.