Dans l'atelier de Claude Debussy : Processus créateur et méthodes de composition dans les esquisses des dernières oeuvres,1915-1917
Auteur / Autrice : | Francois Delecluse |
Direction : | Denis Herlin, Yves Balmer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts |
Date : | Soutenance le 02/10/2018 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon) |
Partenaire(s) de recherche : | Etablissement opérateur d'inscription : Université Jean Monnet (Saint-Étienne ; 1969-....) |
Laboratoire : Centre interdisciplinaire d'Etudes et de Recherches sur l'Expression Contemporaine (Saint-Etienne ; 1969-2020) | |
Jury : | Président / Présidente : Stefan Keym |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Herlin, Yves Balmer, Paolo Dal Molin, Marianne Wheeldon, Barbara Lucy Kelly | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Paolo Dal Molin, Marianne Wheeldon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’objet de cette thèse consiste à décrire le processus et les techniques de composition utilisées par Claude Debussy à la fin de sa vie. À partir d’une réflexion préliminaire sur la situation et les conditions des pratiques compositionnelles de Debussy, plusieurs éléments du processus créateur et un certain nombre de techniques de composition peuvent être illustrés, en se fondant sur une analyse des esquisses qui conservent la trace du travail créateur. Ces dernières prennent la forme de ratures, interprétables grâce aux outils que fournit la critique génétique. Le corpus considéré embrasse plusieurs avant-textes d’œuvres composées durant l’été 1915, En blanc et noir pour deux pianos, les Douze études pour piano et la Sonate pour violoncelle piano, auxquelles s’ajoute la Sonate pour violon et piano, composée entre 1916 et 1917. Les documents les plus intéressants des dossiers génétiques, porteurs de traces abondantes du processus créateur, ont fait l’objet de transcriptions diplomatiques. Ces dernières ne constituent pas des facsimilés normalisés, mais offrent une représentation du manuscrit dans sa dimension à la fois spatiale et temporelle, tout en le reliant au devenir de l’œuvre. Ces transcriptions sont au fondement des analyses par lesquelles sont envisagés trois grands angles d’approche que la lecture des esquisses a fait émerger : la genèse des idées, les techniques de composition appliquées au matériau et la gestation de la forme musicale. La notion d’idée musicale permet d’explorer d’abord la constitution du projet musical, souvent cristallisé autour d’un élément extra-musical, puis le rapport entre l’invention mélodique et le processus de composition et, enfin, la construction des phrases musicales. Les techniques de composition mises en lumière se structurent par couples complémentaires : l’ellipse et l’interpolation, l’harmonie et le rythme, la duplication et la variation. La forme musicale est abordée selon deux problèmes apparents dans les esquisses : premièrement, la relation entre les fonctions formelles et leur mobilité, propre à l’œuvre in statu nascendi ; deuxièmement, la difficulté spécifique des zones conclusives. Cette « visite » de l’atelier de Debussy permet de faire l’hypothèse d’une méthode de composition reposant sur les catégories dégagées par l’analyse que d’autres travaux pourront étayer, nuancer ou préciser.