Thèse soutenue

"L'événement proxémique" : étude des relations de circulation entre piétons aux heures de pointe à Delhi, Los Angeles, Paris et Tokyo.

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Auteur / Autrice : Lucas Tiphine
Direction : Michel LussaultJacques Lévy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 26/06/2018
Etablissement(s) : Lyon en cotutelle avec École polytechnique fédérale (Lausanne, Suisse)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...)
Laboratoire : Environnement, ville, société (Lyon ; 1995-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Graezer Bideau
Examinateurs / Examinatrices : Michel Lussault, Jacques Lévy, Florence Graezer Bideau, Christine Détrez, Yves Winkin, Vincent Kaufmann
Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Bernier, Nadine Cattan

Résumé

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Dans un contexte de saturation des réseaux de circulation liée à l'accélération de l'urbanisation, le but de cette recherche est d’alimenter le débat scienti8ique sur les réponses à apporter à cet enjeu social par l’étude des comportements de régulation des distances physiques entre les piétons dans les lieux publics. La composante urbaine de la théorie de la proxémie d'Edward T. Hall est prise comme inspiration liminaire. Celle-ci soutient qu'il existe une corrélation entre l'organisation de l'espace macro de la Société et celui micro des comportements individuels. Elle conduit Hall à une distinction entre « cultures du contact » et du « non – contact », les premières préférant une plus grande proximité physique entre les corps. Toutefois, la différenciation des aires culturelles de Hall (par exemple : « monde arabe »= « culture du contact ») n'apparaît plus pertinente à l'ère de la mondialisation urbaine.Une nouvelle théorie « micromacro », fondée sur 4 macro-orientations susceptibles d'avoir une influence sur les comportements, est alors proposée : égalité entre citadins, individualisation, urbanité relative et régulation de l'urbanisme. Deux autres appréciations de l’existence d’une corrélation scalaire entre des niveaux de description des relations spatiales sont également testées. L'une, appelée « micromeso », s’inspire de la théorie des « sites comportementaux » de Roger Barker. Elle considère que les comportements proxémiques sont corrélés avec des unités intermédiaires définies par un lieu et une heure spécifiques telles que «le métro à l'heure de pointe». L'autre théorie,appelée « micro », affirme que toute forme de corrélation scalaire est une erreur écologique.Delhi, Los Angeles, Paris et Tokyo, qui répondent différemment aux macro-orientations de la théorie micromacro sont prises comme terrains d’étude. Les comportements à l'intérieur et à l'extérieur du métro de chacune de ces aires métropolitaines sont observés (théorie micromeso). Dans ces deux conditions, des niveaux similaires d’enjeu spatial sont étudiés (théorie micro). Les résultats amènent à conclure que les relations de circulation sont mieux décrites par ordre d'efficacité lorsqu'on les considère cumulativement comme micro > micromeso >micromacro. Je défends alors la thèse selon laquelle les sociétés devraient débattre des améliorations des microconditions des relations de circulation plutôt que de se concentrer sur les explications micromacro et micromeso des dysfonctionnements de celles-ci, qui peuvent par exemple être identifiées dans la mise en compétition des individus autour du thème de la civilité.