Thèse soutenue

La violence d’Etat en partage : le Pakistan et la privatisation de la guerre au Cachemire (1947-2007)

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Auteur / Autrice : Amélie Blom
Direction : Christophe Jaffrelot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 23/11/2018
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Gilles Dorronsoro
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Jaffrelot, Mounia Bennani-Chraïbi, Denis Matringe, Ali Usman Qasmi, Christophe Traïni
Rapporteurs / Rapporteuses : Mounia Bennani-Chraïbi, Denis Matringe

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse plaide pour une approche contextualisée de la violence jihadiste à partir d’une étude des mouvements politico-religieux menant une lutte armée au Cachemire mais basés au Pakistan. Elle questionne les conditions spécifiques au contexte historique, politique et social qui expliquent cette forme de radicalisation politique. La démonstration déploie un large spectre, tant au niveau de la durée que des champs d’étude et des focales de l’analyse. La première hypothèse, méthodologique, est que seule une démarche croisant la sociologie historique de l’Etat et la sociologie politique de l’engagement peut rendre intelligible la complexité du processus. Les mouvements jihadistes sont alors réinscrits dans le temps long d’une pratique, la « privatisation de la violence extérieure autorisée », dont cette thèse démontre qu’elle est une propriété structurante de la trajectoire de l’Etat pakistanais depuis 1947. La seconde hypothèse, développée à partir d’une analyse du point de vue de l’armée, des milices et des recrues, souligne la dimension équivoque des relations entre ces acteurs. Ainsi, le rapport entre le secteur militarisé régulier et le secteur milicien oscille entre convergences idéologiques, transaction collusive et conflit. Les liens des combattants avec les groupes armés ne sont pas plus stables. L’absence de transitivité entre les différents temps de la radicalisation suggère qu’à chaque étape, les idéaux et émotions mobilisés par les entrepreneurs de violence et ceux qui mobilisent les recrues peuvent entrer en collision. D’où l’intérêt de croiser approche processuelle de l’engagement et études sur les émotions dans l’analyses de la radicalisation jihadiste.