Thèse soutenue

Enrichissement des poutres multifibres pour le calcul des contraintes transversales et la prise en compte du confinement dans les sections en béton armé

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Auteur / Autrice : Natalia Khoder
Direction : Stéphane Grange
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Matériaux, Mécanique, Génie civil, Electrochimie
Date : Soutenance le 12/12/2018
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sols, solides, structures - risques (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Ragueneau
Examinateurs / Examinatrices : Panagiotis Kotronis, Sylvie Michel-Ponnelle
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Paultre, Christian La Borderie

Mots clés

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Résumé

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Pour déterminer la vulnérabilité sismique des structures en béton armé, des méthodes de calcul numérique à l’échelle structurelle, effiaces et suffisamment précises, sont nécessaires. Des formulations d’éléments finis bidimensionnels ou tridimensionnels, largement utilisées, fournissent des résultats fiables. Cependant, ces types de méthodes impliquent un grand nombre de degrés de liberté et des lois de comportement robustes 3D pour le béton et l’acier, afin de capturer avec précision les non-linéarités dans les éléments élancés de structure en béton armé. Une autre méthode plus pratique dans le domaine de l’ingénierie des structures est l’utilisation des éléments de poutres multifibres. C’est la méthode adoptée dans ce travail de thèse.Les éléments poutres multifibres permettent de discrétiser la structure à l’aide d’éléments linéiques qui portent une section discrétisée dans le sens transversal en faisant l’hypothèse de cinématique d’Euler Bernoulli ou Timoshenko. La discrétisation de la section permet d’utiliser simplement des lois de comportement non linéaires et de modéliser des sections composites comme le béton armé. Néanmoins, il existe des limitations à ce genre de modèle. Ainsi, plusieurs recherches ont été menées, ces dernières années pour enrichir les éléments poutres afin de reproduire correctement les effets de cisaillement surtout dans le cas de poutres peu élancées où l’effet de cisaillement est non négligeable. Comme l’approche proposée par [VEC 88] adéquate pour les chargements bidimensionnels mais ne reproduisant pas l’effet de torsion, celle présentée par [LEC 12], mais dont le modèle ne peut pas être appliqué aux éléments en béton armé, et la formulation numérique de [MOH 10] qui est adaptée aux applications en béton armé mais ne fonctionne qu’en 2D. Plus récemment ([CAP 16b]; [CAP 16a]) et son équipe ont développé une technique adaptée au béton armé, qui prend en compte le gauchissement de la section et permet de calculer un état de déformation dans les fibres de béton sous des sollicitations 3D. Dans les travaux cités plus haut, soit les cadres d’armatures transversales ne sont pas du tout pris en compte, soit ils le sont de manière trop approximative. Cependant, comme le montrent certains essais expérimentaux menés par [CUS 95], la quantité de ferraillage transversal déclenche de manière significative le comportement des éléments structuraux, notamment sous chargement cyclique.Basé sur les travaux de [LEC 12] et [CAP 16a], ce travail de thèse vise à modéliser l’effet des armatures transversales sur le comportement du béton. La démarche proposée est d’enrichir les éléments finis poutres multifibres pour prise en compte de la distorsion de la section. Pour cela, des déplacements transversaux additionnels sont introduits. L’application du principe des puissances virtuelles sur le champ de vitesse virtuel associé permet de projeter les équations d’équilibre de l’élément et ainsi d’obtenir l’équation d’équilibre classique de l’élément mais aussi l’équilibre de la section. Cette dernière permet donc de tenir compte de l’effet des armatures transversales et de calculer correctement les contraintes latérales appliquées à chaque fibre de béton. En outre, afin de pouvoir reproduire l’effet de confinement des fibres de béton par les cadres, une loi de comportement dilatante doit être attribuée au béton. Dans ce contexte, la loi de comportement du µ modèle a été choisie. Celle-ci est dépourvue du comportement dilatant. Pour cette raison, une méthode d’introduction de la dilatance au niveau du coefficient de poisson est présentée dans ce mémoire. Les éléments poutres multifibres enrichis 2D et 3D sont formulés en déplacement et sont basés sur le modèle poutre de Caillerie [CAI 15] avec des fonctions de formes d’ordre supérieur. La pertinence de ces deux approches est finalement démontrée en confrontant la réponse du modèle numérique à différents résultats expérimentaux de la littérature.