Thèse soutenue

Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes

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Auteur / Autrice : Cécile Denis
Direction : Hélène Camarade
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance le 10/12/2018
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Patrick Farges
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Camarade, Marie-Bénédicte Vincent-Daviet, Tristan Coignard, Anne-Marie Saint-Gille
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Farges, Marie-Bénédicte Vincent-Daviet

Résumé

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Cette étude portant sur 17 journaux et 236 tracts conçus par des résistants allemands et autrichiens actifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale a permis d’en révéler les enjeux théoriques et de mieux connaître leurs auteurs, en réévaluant notamment le rôle des ressortissants autrichiens et des groupes de gauche non alignés sur la politique de la IIIe Internationale. Les messages transmis se classent en trois catégories chacune liée à l’objectif poursuivi, à savoir le recrutement, la visibilité et la définition du positionnement du groupe. On constate que quatre principaux types de lecteurs sont visés : en premier lieu les sympathisants potentiels parmi les soldats de la Wehrmacht, mais également les services de répression, les autres groupes de résistants et, enfin, les Alliés, à la fin du conflit. Une première partie analyse les productions de groupes initiés par les partis communistes. De 1941 à 1943, le Travail Allemand (TA) vise à restructurer les réseaux démantelés en 1939. À partir de 1943, les militants sont regroupés en fonction de leur nationalité dans de nouvelles organisations, le CALPO et l’ÖFF, dont les objectifs consistent non pas à réaliser des projets nationaux mais plutôt à étendre l’influence soviétique dans les nouveaux États après la guerre. La deuxième partie est dédiée aux Revolutionäre Kommunisten (RK) qui sont des communistes conseillistes autrichiens dénonçant toutes les autres forces en présence pour construire une société radicalement différente. Ce travail dresse un portrait précis et inédit de ce groupe et de ses évolutions théoriques de 1935 à 1944. Une troisième partie est consacrée à l’étude de groupes trotskystes qui souhaitent concurrencer les organisations des communistes mais qui manquent de moyens logistiques et matériels pour y parvenir. Ce groupe est actif de 1943 à 1944 et sa production s’arrête brutalement suite à une vague d’arrestations. Notre étude démontre que deux philosophies politiques coexistent et sont concurrentes. Les communistes cherchent à renverser le régime nazi pour rétablir les structures étatiques traditionnelles et accroître l’influence soviétique. Les RK et les trotskystes étendent les enjeux à la lutte contre le « capitalisme », et, ce faisant, dépassent par leurs actions ce que l’on entend habituellement par « résistance ».