Thèse soutenue

Famille et valeurs dans trois romans d' Almudena Grandes : Malena es un nombre de tango, Los aires difíciles et El corazón helado

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Auteur / Autrice : Angélique Pestaña Jañez
Direction : Catherine Orsini-Saillet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures et civilisations romanes : Espagnol, Italien
Date : Soutenance le 10/11/2017
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Interlangues : texte, image, langage (TIL) (Dijon)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Christine Pérès
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Merlo, Anne Charlon, Isabelle Prat-Steffen
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Merlo

Résumé

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La famille, depuis toujours, a inspiré de grandes œuvres romanesques qui, souvent, mettent en avant le rapport entre les générations. En effet, le motif de la famille est sans cesse réinvesti par les auteurs quelle que soit leur nationalité ou l’époque qu’ils retracent. Almudena Grandes appartient à cette catégorie d’écrivains qui donne une place de premier choix à l’unité familiale. Bien que celle-ci soit récurrente dans sa trajectoire littéraire, la critique académique, qui pourtant a abordé de nombreux aspects de son œuvre, n’a jamais entrepris une réelle étude de fond à ce sujet. Cette thématique nous étant apparue comme essentielle dans l’écriture grandésienne, nous nous sommes donc intéressée à la cellule familiale dans trois de ses romans : Malena es un nombre de tango, Los aires difíciles et El corazón helado. Dans notre corpus, la famille est, avant tout, un groupe véhiculant des valeurs qui n’apparaît pas tel un simple miroir du microcosme sociétal – cette comparaison, nous semble-t-il, est l’une des plus usuelles dans le domaine littéraire. En effet, les différentes familles analysées sont non seulement le vecteur d’un système de valeurs idéologiques mais elles s’insèrent également dans une hiérarchie des personnages qui génère un deuxième système de valeurs parfois en accord ou en désaccord avec le premier.Ainsi allons-nous montrer les stratégies mises en œuvre par la romancière pour faire adhérer le lecteur à son système narratif.Afin de rendre compte de l’intention d’Almudena Grandes, nous avons appréhendé la famille sous différentes perspectives. Les modèles et contre-modèles familiaux montrent l’élaboration d’un système antagonique fondé sur des valeurs contraires : les unes patriarcales et conservatrices, les autres républicaines. Mais cette partie met aussi en avant comment des personnages cherchent à construire une famille, dépourvue du lien du sang ou de l’union maritale, lorsque leur vraie famille est totalement défaillante voire inexistante. Les différentes figures familiales, la mère, le père et la fratrie, dévoilent une hiérarchie des personnages, a priori, à sens univoque et sont traitées avec déférence ou animosité par l’instance narrative. Enfin, la partie sur le secret familial met à nu toute l’ambiguïté morale de certains personnages dont l’être et le paraître sont en conflit et qui, dans deux cas sur trois, finissent par être démasqués. La découverte du secret, quand elle a lieu – seul un personnage parvient à préserver son secret et réussit à ne jamais dévoiler qui il est réellement – oblige les personnages à se redéfinir et leur permet d’entrer dans un processus de résilience libérateur.8