Thèse soutenue

La problématique du lien dans l'oeuvre poétique de Hugh MacDiarmid

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Béatrice Duchateau
Direction : Sylvie CrinquandFrançoise Bort
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures et civilisations anglaises et anglo-saxonnes
Date : Soutenance le 24/03/2017
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Laboratoire : Centre Interlangues : texte, image, langage (TIL) (Dijon)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Crinquand, Françoise Bort, Catherine Lanone
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marie Fournier, Bernard Sellin

Résumé

FR  |  
EN

Hugh MacDiarmid est considéré comme le poète écossais le plus important du XXᵉ siècle. Il est surtout célébré pour les poèmes lyriques écrits en scots dans les années Vingt et le poème A Drunk Man Looks at the Thistle, paru en 1926. Les poèmes des années Trente, pour la plupart issus du projet non publié Mature Art, ainsi que In Memoriam James Joyce (1955), ont rarement suscité le même intérêt de la part des critiques à cause de leur caractère fragmentaire. Pourtant, ils représentent l’aboutissement d’une crise stylistique complexe que cette étude se propose d’analyser à travers la question du lien, en particulier du lien problématique. L’œuvre complète dresse le portrait d’une humanité déchirée par les divisions sociales, la trahison et la mort mais évoque aussi une perte, une perte fondamentale et fondatrice de la modernité : la perte de l’altérité transcendante désignée par la figure de Dieu. Une analyse diachronique des poèmes révèle comment l’évolution de l’œuvre poétique de MacDiarmid peut être conçue comme une rupture avec le divin, comme un processus de sécularisation et de déthéologisation. À partir de A Drunk Man, l’instance d’énonciation, les pratiques intertextuelles, et le rythme de l’œuvre se métamorphosent pour permettre l’avènement de listes et de catalogues matérialistes. Grâce à un lexique de l’immanence et grâce à l’imitation de la forme infinie du pibroch, les poèmes dévoilent une philosophie post-chrétienne qui abandonne le principe de fin mais conserve celui de finalité. Les hommes et la poésie demeurent tournés vers une altérité immanente, qu’ils ne peuvent toutefois pas atteindre. Finalement, malgré la souffrance causée par une quête du sens jamais achevée, l’option existentielle du partage dans la nature s’unit au partage que seule l’écriture poétique rend possible, pour inscrire l’œuvre dans la plénitude.