Thèse soutenue

Le trait d’esprit dans "La Comédie humaine" de Balzac : étude stylistique

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Auteur / Autrice : Laélia Véron
Direction : Éric Bordas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et Littérature Françaises - Stylistique
Date : Soutenance le 02/03/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...)
Laboratoire : Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Lyon ; 2016-....)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Preiss
Examinateurs / Examinatrices : Éric Bordas, Nathalie Preiss, Aude Déruelle, Anne Herschberg-Pierrot, Érik Leborgne
Rapporteurs / Rapporteuses : Aude Déruelle, Anne Herschberg-Pierrot

Résumé

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L’esprit, comme forme de la conversation, est au XIXe siècle une notion fondamentalement ambiguë. Hérité du XVIIe siècle et de l’âge d’or de la conversation, profondément marqué par les bouleversements de l’âge post-révolutionnaire, bousculé par le développement de la mystification, du persiflage, de la blague, et de la raillerie journalistique, le trait d’esprit prend tendanciellement un tour agonistique et instrumental dans les luttes sociales de l’époque. Balzac, journaliste, blagueur, mais aussi conservateur et amoureux des « conversation[s] entre onze heures et minuit » paraît emblématique de cette ambiguïté. Le trait d’esprit, parole brillante et concise, qui se veut singulière, peut être appréhendé comme un énoncé détachable. Notre approche stylistique sera donc en premier lieu celle d’une analyse des figures, au niveau de l’unité-énoncé et des catégories syntactico-sémantico-lexicales de la phrase. Cependant, suite aux acquis de la grammaire du texte, il apparaît que la signification même de ces catégories ne peut être comprise que par rapport à des structures extra-énoncives : nous tenterons ainsi de replacer systématiquement ces énoncés dans leur contexte discursif. Considérant que le trait d’esprit, en tant que performance sociale, doit être défini en partie par les conditions mêmes de son énonciation, nous tenterons de comprendre le fonctionnement de cet acte socio-discursif grâce aux acquis de l’analyse du discours. Notre travail privilégiera donc une approche conversationnelle (ou interactionnelle, selon les terminologies) et pragmatique, en s’attachant à étudier non seulement ce que dit le trait d’esprit, mais aussi ce qu’il communique, qu’il s’agisse des traits d’esprit des personnages ou de ceux du narrateur. L’interaction dialectique de ces deux niveaux nous permettra d’interroger la valeur romanesque du trait d’esprit, parole ambiguë, entre référence sérieuse et jeu métalinguistique, caractéristique du réalisme paradoxal de La Comédie humaine.