Thèse soutenue

Analyse de la phonologie du bribri (chibcha) dans une perspective typologique : nasalité et géminée modulée

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Auteur / Autrice : Natacha Chevrier
Direction : Gérard PhilippsonSophie Manus
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 26/04/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Dynamique Du Langage (1994-...) - Dynamique Du Langage / DDL
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Colette Grinevald
Examinateurs / Examinatrices : Carlos Sanchez Avendano
Rapporteurs / Rapporteuses : Ian Maddieson, Leo Wetzels

Mots clés

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Résumé

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Le bribri est une langue chibcha parlée au Costa Rica (Amérique Centrale). Les langues chibcha représentent la principale famille de l’Aire Intermédiaire (Constenla 1991), qui relie la Mesoamérique aux zones amazonienne et andine. Ce sont cependant toutes des langues en danger, encore relativement peu décrites.Cette thèse est une analyse de la phonologie du bribri (Schlabach 1974 ; Wilson 1974 ; Constenla 1981 ; Jara 2004), problématisée autour de ses caractéristiques typologiques :(i) Le système nasal : le bribri fait partie des rares langues du monde dans lesquelles la nasalité n’est pas distinctive pour les consonnes. Les consonnes nasales présentes dans l’output sont le résultat d’harmonies nasales (Cohn 1993 ; Walker 1998, 2001) et d’hypervoisement par abaissement du voile du palais (Iverson & Salmons 1996 ; Solé 2009). Alors que le premier processus avait en partie été décrit pour le bribri (Wilson 1970 ; Constenla 1982, 1985 ; Tohsaku 1987), le second n’avait pas encore été identifié.(ii) La consonne /tk/ : une unité distinctive, combinant deux lieux, sans pour autant être une consonne doublement articulée, contrairement à ce qui avait précédemment été décrit (Lehmann 1920 ; Schlabach 1974 ; Wilson 1974 ; Constenla 1981 ; Jara 2004). Je propose de l’analyser comme une géminée modulée (contour segment, Sagey 1990).La présente étude s’inscrit dans la lignée des travaux qui considèrent que les structures phonologiques doivent être expliquées par des contraintes phonétiques, comme les travaux précurseurs d’Ohala (1975, 1981, 1983). J’utilise plus particulièrement le modèle de la Phonologie Articulatoire (Browman & Goldstein 1986, 1989). Les analyses s’appuient sur des données acoustiques, récoltées dans deux communautés bribri entre 2012 et 2014 (Bajo Coen - Coroma et Amubre).En plus d’une démarche typologique et phonétique, j’adopte une approche dialectale et diachronique, afin de mieux appréhender le système phonologique de la langue.