Evaluation et soulagement de la douleur chez les ruminants : intérêt d'une approche multiparamétrique
Auteur / Autrice : | Marion Faure |
Direction : | Denys Durand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiologie |
Date : | Soutenance le 16/03/2017 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut National de la Recherche Agronomique (France). Unité Mixte de Recherche sur les Herbivores (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme) |
Jury : | Président / Présidente : Claude Beaudoin |
Examinateurs / Examinatrices : Denys Durand, Alain Eschalier, Delphine Holopherne, Juliette Cognié, Alain Boissy, Alice de Boyer des Roches | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Junot, Armelle Prunier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La question du bien-être des animaux d’élevage et plus particulièrement celle de la douleur fait l’objet d’une attente sociétale grandissante. Cependant, l’évaluation de la douleur chez l’animal, et par voie de conséquence de l’efficacité des traitements antalgiques, reste très complexe en médecine vétérinaire, en expérimentation ou en élevage. Elle s’appuie principalement sur les modifications de comportement ou de paramètres physiologiques du système nerveux autonome, de l’axe hypothalamo-hypophysaire ou encore des processus inflammatoires. Néanmoins, les indicateurs généralement utilisés ne sont pas tous spécifiques de la douleur "ressentie" par l'animal mais peuvent également indiquer un niveau de stress ou de perturbations physiologiques et métaboliques liés au traumatisme. Chez les carnivores domestiques ou les chevaux, une approche combinant des indicateurs spécifiques de chacune des voies sollicitées dans les processus douloureux a été développée. Aucune démarche équivalente n'a été validée chez les animaux de rente. Cette thèse conduite sur ovin et bovin avait pour objectifs : 1) de développer une approche multiparamétrique d'évaluation de la douleur, ou de situations potentiellement douloureuses, 2) de tester ses performances dans différentes situations considérées douloureuses (douleurs somatiques et/ou viscérale : mammites, castration et pose de canules digestives), et 3) sur la base de cette approche d’évaluer l'efficacité de protocoles antalgiques utilisés en élevage ou en expérimentation animale. Nous montrons que (i) l’approche multiparamétrique est plus performante qu’une approche voie par voie, (ii) les modifications du comportement, de l’axe hypothalamo-hypophysaire et de l’inflammation discriminent des situations potentiellement douloureuses quel que soit le type de douleur alors que les modifications liées au stress oxydant sont davantage liées aux situations présentant des douleurs d'origine viscérale et somatique, (iii) l’approche multiparamétrique différencie les périodes les plus critiques à prendre en charge en fonction de la douleur ressentie et (iv) il est possible de proposer des ajustements des traitements antalgiques en utilisant les renseignements fournis par chacune des voies évaluées. En prenant en compte l'ensemble des principales voies impliquées dans les processus douloureux, l’évaluation de la douleur ressentie, peut donc être plus sensible et spécifique. Néanmoins, l’approche multiparamétrique gagnera à être simplifiée et devra être validée dans d'autres situations douloureuses, notamment dans le cas de douleurs neuropathique, avant d'être proposée sur le terrain aux vétérinaires, éleveurs ou expérimentateurs.