Thèse soutenue

Le stress chez l’abeille domestique (Apis mellifera) : analyse des modifications physiologiques et comportementales

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Célia Bordier
Direction : Yves Le ConteCédric Alaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Agronomiques
Date : Soutenance le 19/05/2017
Etablissement(s) : Avignon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 536 « Sciences et agrosciences » (Avignon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Abeilles et environnement (Avignon)
Agence publique : Agence nationale de la recherche (France)
Jury : Président / Présidente : Jean-Christophe Sandoz
Examinateurs / Examinatrices : Yves Le Conte, Cédric Alaux, Jean-Christophe Sandoz, Nicolas Châline, Mathieu Lihoreau, Séverine Suchail
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Christophe Sandoz, Nicolas Châline

Résumé

FR  |  
EN

L’abeille domestique (Apismellifera) a un rôle majeur dans les écosystèmes naturels et agronomiques mais est exposée à un nombre croissant de pressions environnementales (nouveaux parasites, xénobiotiques, variations climatiques et malnutrition). Dans ce contexte, la compréhension des phénomènes impliqués dans les réponses au stress ainsi que leurs coûts associés devient cruciale pour mieux appréhender l’impact de ces pressions sur les abeilles. L’émergence d’un stress perturbe généralement l’homéostasie de l’organisme qui doit mettre en place une cascade d’adaptations physiologiques et comportementales pour le surmonter. Cependant, du fait de son mode de vie social, il est raisonnable de penser que les réponses vont se faire dans l’intérêt du groupe et non plus seulement dans l’intérêt de l’individu. Afin de caractériser les réponses au stress et de déterminer leur spécificité en fonction de la nature du stimulus (xénobiotiques, immunitaire, thermique, social), j’ai adopté une approche multidisciplinaire en ciblant l’identification des modifications i) physiologiques associées à la division du travail, ii) du métabolisme énergétique, et iii) comportementales. J’ai démontré quequelque soit leur rôle social (nourrice, gardienne, butineuse), les abeilles répondent de la même manière à un stress donné, si celui-­ci est écologiquement pertinent (hyperthermie et stress immunitaire mais pas xénobiotique). Une tendance à la diminution des ressources énergétiques a également été observée suite à un stress suggérant une modification des performances comportementales. Afin de vérifier cela, je me suis concentrée sur l’activité de butinage; le vol chez les insectes étant un des processus physiologiques les plus coûteux du règne animal. Une altération des performances de butinage a été mise en évidence chez les abeilles soumises à un stress immunitaire avec une réorientation des préférences de butinage au dépens du pollen, plus coûteux àc ollecter et moins riche en ressource énergétique que le nectar ; ceci probablement pour pallier au coût énergétique du stress. En revanche, en réponse àune hyperthermie, une augmentation de l’activité de butinage a été observée mais sans engendrer un coût supplémentaire au niveau des ressources collectées.Ces résultats sont discutés à la lumière du coût énergétique du stress et des conséquences potentielles sur les performances des abeilles, qui infine pourrait perturber l’homéostasie énergétique de la colonie.