Thèse soutenue

Through the "I" of a needle : les travaux d'aiguille et la construction du sujet féminin dans la littérature et la culture victoriennes, 1830-1880

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Auteur / Autrice : Róisín Quinn-Lautrefin
Direction : Sara Thornton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures étrangères. Littérature anglaise
Date : Soutenance le 14/11/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones (Paris ; 2014-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Laurence Roussillon-Constanty
Examinateurs / Examinatrices : Sara Thornton, Laurence Roussillon-Constanty, Isabelle Gadoin, Clare Pettitt, Ariane Fennetaux
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Roussillon-Constanty, Isabelle Gadoin

Résumé

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Cette thèse traite de la question des travaux d'aiguille dans la littérature et la culture victorienne. Ils apparaissent de manière récurrente dans les romans britanniques du dix-neuvième siècle et cristallisent bon nombre de sentiments contradictoires qui sont au coeur de la formation du sujet féminin. En dépit de leur omniprésence dans la culture victorienne, les travaux d'aiguille, associés à l'assujettissement des femmes, ont longtemps été déconsidérés par la critique. Cette thèse se propose de porter un nouveau regard sur l'artisanat féminin. A travers l'étude de sources très variées - romans, poèmes, manuels de couture, extraits de presse et les objets eux-mêmes - nous nous attachons à explorer les paradigmes complexes articulés par cette praxis, ainsi que la manière dont les travaux d'aiguille ont participé à l'articulation d'un « je » féminin. Considérée par les Victoriens comme l'activité féminine par excellence, la couture était pratiquée par toutes les femmes de tous âges et de toutes les classes sociales : ainsi, elle était au coeur du vécu et de l'identité féminine. Néanmoins, les travaux d'aiguille s'articulent autour de contradictions: il s'agissait d'une pratique à la fois amateur et professionnelle; ils encourageaient et cristallisaient la domestication des femmes, tout en imitant les modes de production industriels; ils étaient critiqués par bon nombre de femmes qui aspiraient à une plus grande ambition intellectuelle, mais étaient investis par d'autres comme un extraordinaire moyen d'expression. Ainsi, au dix-neuvième siècle la couture n'était pas une activité solitaire, mais plutôt une pratique sociale et discursive qui était pleinement engagée dans les problématiques sociales, économiques et culturelles de son temps.