Thèse soutenue

Distribution et préférences d'habitats des baleines à bosse de l'hémisphère Sud en période de reproduction

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Laurène Trudelle
Direction : Olivier AdamJean-Benoît Charrassin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 19/02/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Signalisations et réseaux intégratifs en biologie (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cnrs UMR 9197 - Institut des Neurosciences Paris Saclay (Neuro-PSI)
établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Granon
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Adam, Jean-Benoît Charrassin, Sylvie Granon, Vincent Ridoux, Matthieu Le Corre, Alexandre Zerbini
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Ridoux, Matthieu Le Corre

Résumé

FR  |  
EN

L’étude des déplacements des baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) en relation avec les paramètres environnementaux permet d’apporter des informations précieuses sur leur distribution et leurs préférences d’habitats. Grâce à des données d’observations opportunistes collectées dans le canal de Sainte Marie (Nord-Est de Madagascar) et des données de télémétrie collectées pour cette étude (25 baleines équipées de balises Argos), cette thèse a pour objectif l’étude des déplacements et de l’utilisation de l’habitat des baleines à bosse de Madagascar en fonction du sexe et du statut reproducteur. Des variables physiographiques et océanographiques (mesurées par satelllite) ont été extraites sous chaque position. Un schéma général d’utilisation de l’habitat en période de reproduction a également été proposé à partir de données de télémétrie provenant de différentes zones de reproduction de l’Hémisphère Sud: le Brésil (n=82 individus), l’Australie de l’Ouest (n=26) et l’Australie de l’Est (n=11). Dans le canal de Sainte Marie, nos résultats ont montré une ségrégation temporelle d’un mois avec une première partie de saison dominée par les groupes avec baleineaux et une seconde dominée par les groupes sans baleineaux (Chapitre III). La profondeur influence la distribution des groupes sociaux avec une préférence des couples mère-baleineau pour les plus faibles profondeurs (< 20 m). Le long de la côte de Madagascar, les déplacements localisés des femelles sont associés à des habitats plus profonds et plus éloignés de la côte que ce qui avait été supposé (Chapitre IV). En revanche, les mâles ne semblent pas montrer de préférences d’habitats particuliers bien qu’ils diminuent leur vitesse de nage dans les zones peu profondes. En zone océanique, les individus se déplacent de façon plus erratique dans les eaux les moins profondes, de faible courant ou les plus riches en chlorophylle a. La vitesse du courant de surface ne semble pas être un facteur majeur dans le déplacement des baleines à bosse. Cependant, elles semblent suivre la même direction que celui-ci lorsque ce dernier est fort. Notre étude comparative entres les zones de reproduction a montré que la distribution spatiale varie selon la période de la saison, entre les sites étudiés et selon le sexe (Chapitre V). En début et fin de saison, les mâles se déplacent de manière plus directe et exploitent des zones plus au large que les femelles, notamment celles avec baleineau. Au pic de la saison, les mâles et les femelles effectuent des déplacements plus localisés. La prise en compte des différences dans la variabilité spatio-temporelle des mâles et des femelles en zone de reproduction apparait être une nécessité pour mieux comprendre l’écologie des baleines à bosse et contribuer à la conservation de l’espèce.