Thèse soutenue

Langues, éducation et développement durable en République Démocratique du Congo

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Auteur / Autrice : Samuel Matabishi Namashunju
Direction : Foued LaroussiLaurence Vignes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociolinguistique
Date : Soutenance en 2016
Etablissement(s) : Rouen
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Dynamiques sociales et langagières (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime2012-2017)
autre partenaire : Normandie Université (2015-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Robert Edmond Ziavoula
Rapporteurs / Rapporteuses : Musanji Ngalasso-Mwatha, Olga Galatanu

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse porte sur langues, éducation et développement durable en République Démocratique du Congo. Sur le plan linguistique et culturel, la RDC est l’un des pays les plus multilingues et les plus multiculturels de l’Afrique. A cette immense richesse socioculturelle, s’ajoute une immense richesse naturelle qui fait dire à certains géologues que la RDC est « un scandale géologique » qui, en principes, devrait favoriser le bien-être social de la population, l’un des objectifs primordiaux du développement durable. Néanmoins, sur le plan social, ce « scandale géologique » contraste avec le développement humain et le bien-être social congolais, car la RDC reste l’un des pays les plus pauvres du monde. Comment concilier richesses socioculturelles et richesses naturelles pour impulser le développement durable de la RDC ? Quelles stratégies faut-il donc mettre en place pour que les langues congolaises soient de véritables outils du développement durable ? L’enjeu de cette thèse est d’étudier le rapport qui existe entre les langues, l’éducation et le développement durable en RDC. Il s’agit, pour être précis, d’étudier l’impact des politiques linguistiques éducatives congolaises sur le développement durable de la RDC. Pour ce faire, d’un point de vue méthodologique, cette thèse s’appuie sur une démarche qualitative et privilégie l’usage de l’entretien semi-directif : le corpus se compose de 38 entretiens, complétés par la transcription des émissions radiodiffusées, par la lecture d’une littérature spécialisée sur le sujet. Selon les approches interdisciplinaires appliquées aux entretiens semi-directifs récoltés auprès de cinq composantes (société civile, politique, entreprise) des populations congolaises, nous sommes arrivés aux résultats selon lesquels les langues, l’éducation et le développement durable entretiennent un rapport d’interconnexion et d’interdépendance. Courroies de transmission des informations sur le développement durable, les langues ont donc un impact sur l’éducation des peuples. L’éducation, à son tour doit impulser le développement durable. Résultat de la manière dont les gens sont formés et informés, le développement durable permet, une fois atteint, de contribuer à l’amélioration de l’éducation-instruction (ex. : enrichissement de l’école par des nouveaux outils d’enseignement). Il contribue par le même effet à l’enrichissement, mais surtout à la protection des langues. Nous avons à cet effet montré que protéger un peuple, c’est-à-dire lui assurer les meilleures conditions de vie, c’est protéger aussi les langues qu’il parle contre la disparition. Mais pour que les langues jouent ce rôle, il faut sensibiliser les gens dans une langue qu’ils maîtrisent mieux. La langue n’est pas le seul facteur susceptible de favoriser le développement durable. Elle u contribue largement. Elle a donc besoin d’être mise en dialogue avec d’autres facteurs comme les facteurs politiques, économiques, sociaux, environnementaux, écologiques. D’où l’importance de recourir aux approches interdisciplinaires pour aborder la problématique du rapport entre les langues, l’éducation et le développement durable dans un contexte multilingue et multiculturel comme celui de la RDC.