Thèse soutenue

Les bibliothèques des clercs séculiers du duché de savoie du XVIIIe siècle à 1860

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Auteur / Autrice : Michel Collombat
Direction : Christian Sorrel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 16/09/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : LAboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes - UMR5190 / LARHRA
Jury : Président / Présidente : Stéphane Gomis
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Martin
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Maes, Éric Suire

Résumé

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Cette étude vise à aborder la culture des clercs séculiers en Savoie du XVIIIe siècle à 1860, date du rattachement de la Savoie à la France. Une première partie s’intéresse à la circulation des livres des ecclésiastiques. Elle décrit l’utilisation des manuels lors des études au collège chappuisien d’Annecy, puis dans les séminaires et les différentes universités, mais encore lors des conférences et des retraites ecclésiastiques. Par ailleurs, les livres sont achetés, prêtés à des collègues ou à des laïques, comme l’attestent de trop rares livres de raison retrouvés. Ce sont les testaments qui montrent que les bibliothèques, longuement constituées par héritages, achats tout au long d’une vie, sont ensuite le plus souvent transmises à des membres de la famille également hommes d’Eglise ou dispersées au profit de l’évêque, d’un vicaire ou de différentes institutions, ce qui prouve l’existence de réseaux intellectuels. Les livres relient donc le monde des morts au monde des vivants. La deuxième partie montre qu’ils sont aussi au cœur des débats intellectuels, ce qui explique que leur diffusion soit contrôlée par les autorités religieuses. Les livres sont ainsi au centre des réflexions concernant le protestantisme, le jansénisme, le mouvement des Lumières, l’épisode révolutionnaire de 1792, puis des enjeux de la modernité du XIXe siècle. La Savoie, frontière de catholicité, apparaît alors comme un relais original dans les processus de maturation et de diffusion des idées entre le royaume d’Italie, la France et l’Europe. La troisième partie propose à partir d’un corpus de bibliothèques, essentiellement du XVIIIe siècle, complété par des legs faits au XIXe siècle au grand séminaire de Chambéry, une classification des lecteurs comprenant différents types de desservants, des chanoines et des évêques. En croisant les différents centres d’intérêts en rapport avec la théologie et les sciences profanes, des identités cléricales se dessinent, des facteurs de cohésion, des signes de curiosité intellectuelle apparaissent et montrent que le clergé séculier savoyard est à la fois dépositaire et diffuseur auprès des fidèles d’une culture élargie et qu’il n’est pas à l’écart des évolutions de son époque.