Thèse soutenue

Contester ou soutenir le pouvoir : action collective et militantisme dans des mouvements de jeunesse en Russie et en Biélorussie (2006-2012)

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Auteur / Autrice : Tatyana Shukan
Direction : Kathy Rousselet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 09/12/2016
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Sawicki
Examinateurs / Examinatrices : Kathy Rousselet, Françoise Daucé, Frédéric Vairel, Alexandra Goujon
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Daucé, Frédéric Vairel

Résumé

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Cette thèse analyse les formes et les conditions de l’action collective dans des contextes contraignants à partir des mobilisations de la jeunesse en faveur et contre l’ordre politique établi en Russie et en Biélorussie dans les années 2000. En confrontant mouvements contestataires et organisations loyales au pouvoir et en les analysant dans leurs rapports asymétriques à l’État, ce travail saisit l’émergence de ces structures à la faveur des « révolutions de couleurs » et des évolutions internes aux deux pays. Il distingue trois formes de militantisme : militantisme contestataire à conflit frontal avec le pouvoir, militantisme du pouvoir en Biélorussie vécu sur le mode consensuel du souci des autres (zabota) et, enfin, militantisme du pouvoir en Russie qui associe conflictualité et zabota dans le cadre du conflit « négocié ». Conflit et zabota déterminent ensuite le rapport des jeunes au politique et leurs projets de société, leur attitude à la rue, leurs formes d’action et leurs logiques d’engagement. Cette recherche met aussi en évidence l’action des organisations qui mobilisent la jeunesse, tout en entretenant des relations consensuelles avec le pouvoir et envisageant leur action dans la continuité de l’État, mais qui promeuvent la loyauté politique parmi les jeunes à travers la mobilisation politique dans la rue en Russie et l’encadrement social en Biélorussie. Ce travail appréhende enfin les effets des contextes contraignants tant sur les jeunes contestataires, qui sont obligés d’adapter leurs modes de structuration, leurs répertoires d’action ainsi qu’à se socialiser à la répression, que sur les militants du pouvoir, qui doivent s’adapter aux objectifs des autorités.