Thèse soutenue

Procédés géo-inspirés pour la valorisation de déchets industriels ferreux et la synthèse de phosphates pour le stockage de l'énergie

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Auteur / Autrice : Camille Crouzet
Direction : Fabrice BrunetNadir RechamJean-Henry Ferrasse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la terre et de l'univers, et de l'environnement
Date : Soutenance le 13/12/2016
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Olivier Vidal
Examinateurs / Examinatrices : Beate Orberger, Josette Olivier Fourcade
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Martinez, Jérôme Rose

Résumé

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Deux axes de recherche relativement différents ont été explorés au cours de ce travail de thèse à la frontière entre ingénierie, géosciences et science des matériaux, par la valorisation de déchets ferreux et la synthèse de phosphates de fer pour le stockage de l’énergie. Le fil conducteur de ce travail a été l’utilisation de notre connaissance des processus RedOx et hydrothermaux naturels comme source d’inspiration pour le développement de nouveaux procédés à visée industrielle.Dans une première partie qui constitue l’axe principal de mes travaux de recherche, nous proposons un procédé de valorisation de déchets et coproduits industriels ferreux par l’extraction d’oxydes de fer et la production d’hydrogène. Ce procédé s’inspire des processus de production naturelle d’hydrogène observés au niveau de dorsales océaniques où le fer ferreux inclus dans des minéraux magmatiques est oxydé par l’eau à l’état liquide entrainant, en particulier, production d’hydrogène (H2) et formation d’un oxyde de fer, la magnétite Fe3O4. La transposition de ces processus à des déchets anthropiques contenant du fer réduit (Fe métal ou fer ferreux, FeO) ouvre la voie à un procédé de valorisation de ces matériaux. Une première étude théorique s’est concentrée sur l’identification des mécanismes d’oxydation de FeO en conditions hydrothermales et l’intérêt de l’utilisation d’acides organiques dilués. Le procédé a ensuite été appliqué aux laitiers d’aciérie, coproduits de l’industrie sidérurgique composés majoritairement de calcium mais contenant également 15 à 25 % de FeO. Le résultat majeur de cette étude réside dans la production de magnétite de tailles nanométriques, à très forte valeur ajoutée. Des propositions ont également été faites pour compléter la valorisation du laitier avec en particulier le stockage de CO2 sous forme minérale (à basse et haute température).La deuxième partie de cette thèse concerne la synthèse de phosphates de fer pour le stockage de l’énergie. Pour les applications mobiles, ce stockage est aujourd’hui majoritairement réalisé par des batteries électrochimiques au lithium pour lesquelles les phosphates de fer au lithium présentent un intérêt particulier. Le stockage et transfert de l’énergie se base sur la capacité de ces matériaux à insérer et extraire des éléments porteurs de charge (Li+, Na+) dans sa structure de type olivine, faisant varier sa composition chimique de LiFe2+PO4 (LFP) et Fe3+PO4 (FP). L’objectif principal de cette seconde partie est de proposer une nouvelle voie de synthèse de FP divisée en deux phases avec 1) la synthèse d’un précurseur de la famille du sarcopside, Fe2+3(PO4)2 (minéral rare à structure pseudo-olivine) et 2) son oxydation isostructurale sous air conduisant à la formation du matériau FP recherché. Cette réaction se caractérise par la migration à l’état solide (exsolution) d’un tiers du fer vers la surface et sa précipitation sous forme d’hématite, Fe2O3. Dans la recherche de nouveaux matériaux pour électrode positive de batterie, ce procédé a également été exporté à l’oxydation du minéral maricite NaFe2+PO4 vers la phase Na3Fe3+2(PO4)3.