Thèse soutenue

Vie des revues françaises entre 1939 et 1953 : Poésie et critique poétique.

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Auteur / Autrice : Florence Lebrun
Direction : Catherine Mayaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française et comparée - Cergy
Date : Soutenance le 22/03/2016
Etablissement(s) : Cergy-Pontoise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science politique (Cergy, Val d'Oise))
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Lexiques, dictionnaires, informatique (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 2007-2017)
Jury : Président / Présidente : Dominique Millet-Gérard
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Mayaux, Aude Préta-de Beaufort, Olivier Belin
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Michel Maulpoix

Mots clés

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Résumé

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Au cours de la Seconde Guerre mondiale se produit un phénomène éditorial sans précédent : alors que le contexte y est peu favorable, d’innombrables revues francophones sont créées, aussi bien en France métropolitaine que dans les colonies et à l’étranger, à l’instar de Fontaine, Poésie, Confluences, L’Arbalète, Cahiers de Poésie, Les Lettres françaises et bien d’autres encore. Elles viennent s’adjoindre aux périodiques qui existaient avant 1939 et qui ont réussi à se maintenir, afin de souligner la grandeur intellectuelle du pays. Ensemble, ils reprennent à leur compte la mission de La Nouvelle Revue Française, qui se trouve peu à peu dénaturée du fait de ses positions politiques avant d’être interdite : s’ils publient les textes d’écrivains reconnus, ils s’attachent aussi à lancer de jeunes auteurs qui, sans eux, n’auraient pu atteindre la notoriété qui a été la leur. Ainsi, jusqu’en 1953, date à laquelle La N.R.F. obtient l’autorisation de reparaître, ils contribuent à dessiner le paysage littéraire de la seconde moitié du XXe siècle.Les revues publiées entre 1939 et 1953 apparaissent comme la condition même de l’émergence de la poésie durant cette période. Elles contribuent à replacer ce genre au centre de toutes les attentions et favorisent son renouvellement. Elles font ainsi découvrir à leurs lecteurs les poèmes d’écrivains comme Olivier Larronde, Adrian Miatlev ou encore un certain Noël Mathieu, qui deviendra bientôt le fameux Pierre Emmanuel. Elles diffusent leurs textes aux côtés de ceux d’auteurs reconnus comme Paul Éluard ou Aragon, dont l’œuvre est alors en pleine mutation, et remettent sur le devant de la scène des écrivains du passé.Aux côtés des poèmes eux-mêmes se déploie dans les revues un important discours critique, dans lequel les chroniqueurs s’interrogent en profondeur sur les évolutions de la poésie. S’ils dessinent ses lignes de force, évoquant tour à tour un néo-classicisme, un renouvellement du lyrisme et une poésie tantôt engagée, tantôt matérialiste, tantôt spiritualiste, ils s’interrogent aussi sur leur mission et engagent de ce fait la critique dans une dimension autoréflexive. Leurs articles et chroniques, dont la fonction première est de contribuer au rayonnement de la poésie, apparaissent ainsi comme le berceau dans lequel s’éveille, peu à peu, la Nouvelle Critique, qui connaîtra son plein essor après 1953 et rayonnera durant toute la seconde moitié du XXe siècle.