Thèse soutenue

Les particularités du français employé spontanément par des locuteurs algériens de la région de Mostaganem

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Auteur / Autrice : Azzedine Malek
Direction : Pierre Patrick HailletFarid Benramdane
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage - Cergy
Date : Soutenance le 25/11/2016
Etablissement(s) : Cergy-Pontoise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science politique (Cergy, Val d'Oise))
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Lexiques, dictionnaires, informatique (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 2007-2017)
Jury : Président / Présidente : Jean Pruvost
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Patrick Haillet
Rapporteurs / Rapporteuses : Kheira Merine, Foued Laroussi

Résumé

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Une observation attentive des pratiques langagières des Mostaganémois permet de constater que le français – tant à l’oral qu’à l’ecrit – qu’ils emploient spontanément constitue une variété à part entière. Si les travaux d’inspiration ethnographique ou sociolinguistique sur le phénomène de contact de langues en Algérie sont très nombreux, on ne dispose pas, à l’heure actuelle, de description précise et détaillée permettant d’élaborer un dictionnaire des faits qui résultent de ce contact de langues dans la région de Mostaganem.Ayant pu consttituer un corpus d’étude, composé pour l’essentiel d’enregistrements d’échanges spontanés ainsi que de photographies numériques commerciales, je me propose d’en entreprendre une analyse linguistique dont voici les grandes lignes.Les particularités du « français mostaganémois » sont, tout d’abord, d’ordre phonétique. L’examen du corpus visera à dégager les constantes dans la modification de la prononciation, en raisonnant en termes de variantes libres (opposées aux variantes combinatoires). On s’intéressera également aux particularités graphiques observées dans le corpus, pour tenter de mettre au jour, là encore, les régularités dans la relation entre graphies et sons.Les faits discursifs réunis dans le corpus seront étudiés sous un autre angle : il s’agira de faire apparaître les particularités du « français mostaganémois » sur le plan du lexique et de la morphosyntaxe. Ce volet comportera notamment le phénomène d’emprunt, de calque et de mélange codique, avec une attention particulière accordée aux modalités d’intégration des entités dans le système de la langue d’accueil.Il a été constaté de tout temps que les communautés d’origine étrangère vivant ou ayant cotoyé, par le passé, un pays d’accueil comme l’Algérie, sont susceptibles d’apporter des contributions linguistiques avec une influence certaine sur la pratique langagière des natifs. Il est vraisemblable que le poids numérique d’une communauté joue un rôle prépondérant dans l’influence linguistique. Il est également vraisemblable qu’un phénomène de « néologie lexicale et d’emprunt » soit lié à la forte présence française. Beaucoup de mots d’origine française sont constamment annexés dans la nomenclature algérienne à travers, notamment les pratiques linguistiques quotidiennes (usage) et les documents officiels, tels que les dictionnaires bilingues, les manuels scolaires, la littérature maghrébine d’expression française (statut). Aussi peut-on s’interroger à propos des facteurs déterminants cette annexion, est-ce : l’attitude des ainés, davantage scolarisé en langue française, qui fait qu’on reste attaché à cette langue et qu’on perpétue la pratiquer au quotidein ? Les revendications d’ordre social qui génèrent une récurrence dans l’expression de la langue pratiquée par les locuteurs ? Le rôle des mas médias destinés à cette communauté ? La fréquence des problèmes rencontrés par les jeunes de ladite communauté étant entendue que la dynamisation linguistique est boostée par la tranche jeune de la population ? L’impact du langage en circulation dans les mariages mixtes ? Le côtoiement communautaire dans les établissements d’enseignement public ? Le brassage de population dû à un constant ballet de visites françaises ?Notre problématique traitera du lexique d’origine française, intégré dans le dialecte arabe de la ville de Mostaganem avec la mise en relief du hiatus qui existe entre la pratique langagière quotidienne (usage courant) et l’intégration officieuse dans la nomenclature de l’arabe parlé (usage règlementé par les faits sociaux). Cette problématique définira également la répartition du lexique d’origine française dans les différents domaines d’usage de la vie des locuteurs mostaganémois.