Thèse soutenue

Bruxelles et la crise de l'État-nation belge : de la ville-capitale à la métropole en réseau

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Auteur / Autrice : Marion Berzin
Direction : Guy Di MéoEric CorijnDavid Bassens
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie humaine
Date : Soutenance le 10/05/2016
Etablissement(s) : Bordeaux 3 en cotutelle avec Vrije universiteit Brussel (1970-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Passages (Pessac, Gironde ; Pau ; Talence, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Nadine Cattan
Examinateurs / Examinatrices : Guy Di Méo, Eric Corijn, David Bassens, Jacques Lévy, Benedikte Zitouni
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques Lévy, Benedikte Zitouni

Résumé

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Les ressorts d’une crise de l’État-nation belge sont avant tout analysés comme la montée croissante des mouvements nationalistes, régionalistes flamands et wallons (Witte, 2011 ; Bitsch, 2004) Ici, la crise s’inscrit prioritairement dans une logique de fragmentation territoriale. D’un État-nation unitaire, centralisé et francophone, la Belgique est devenue officiellement au cours du XX e siècle un État fédéral, composé de trois Régions (Wallonie, Flandre, Bruxelles-Capitale) et de trois Communautés (Française, Flamande et Germanophone). Cette progressive fragmentation de l’État-nation territorial belge s’est doublée d’une logique de confrontation entre deux groupes politiques et identitaires : les Flamands (néerlandophones) et les Wallons (francophones). Dans cette logique de confrontation, c’est la capitale belge, Bruxelles, qui apparaît comme le terrain de jeu conflictuel et l’enjeu territorial entre Flamands et Francophones. Appréhender la crise de l’État-nation belge au prisme de l’enjeu territorial bruxellois nourrit la démarche d’ensemble de cette thèse. L’origine grecque du concept de crise, krisis, fournit des éléments d’analyse essentiels afin de dépasser une approche de l’ébranlement de l’État-nation centrée sur les effets et les situations de blocage. Le concept de crise met en œuvre le couple conceptuel de aporie/poros/kairos. Le poros signifie le passage, l’issue, le chemin. A contrario, l’aporie désigne des situations de blocage et l’absence d’issue. L’aporie, les situations de blocages de l’État-nation belge se matérialisant à Bruxelles, révèlent le paradoxe sur lequel se sont construits les États-nations territoriaux. Dans ce contexte, l’introduction du kairos – l’opportunité - dans cette situation d’aporie se réfère à l’émergence d’un paradigme concurrent au nationalisme méthodologique : le cosmopolitisme méthodologique. Celui-ci se nourrit de l’affirmation et de la reconnaissance de différents mécanismes globaux et urbains, distillant de la diversité au sein des sociétés, se jouant ainsi des paradigmes et des constructions nationales reconnues ou en devenir. Dans cette perspective, cette thèse étudie l’émergence de mouvements urbains comme porteurs de ce cosmopolitisme méthodologique dans un ensemble de pratiques politiques, sociales et spatiales. Plus spécifiquement, cette recherche porte sur le mouvement bruxellois, regroupant aujourd’hui une partie de la société civile et des partis politiques à Bruxelles, et dont l’objectif est de proposer une alternative à la montée croissante des nationalismes en Belgique, mis en concurrence au sein de l’espace bruxellois.