D'OEdipe à Antigone, la voix en scène chez Pierre Bartholomée dans ses oeuvres composées d'après les romans d'Henry Bauchau
Auteur / Autrice : | Elsa Siffert |
Direction : | Antoine Bonnet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musique et musicologie |
Date : | Soutenance le 18/12/2015 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Laboratoire : Arts : Pratiques et Poétiques. UHB | |
Jury : | Président / Présidente : Joëlle Caullier |
Rapporteurs / Rapporteuses : Mireille Calle-Gruber, Geneviève Mathon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Dans cette thèse, nous étudions les opéras de Pierre Bartholomée composés d'après les romans d'Henry Bauchau à partir de la thématisation de la voix qu'ils proposent. Ce schème narratif, décliné tantôt sous la forme d'un chant épique, tantôt comme musique pure, est isolé pour devenir le sujet des livrets. C'est un sujet problématique car la voix révèle le ratage irréductible de la rencontre d'un texte et d'une musique. Or, depuis la fondation du genre, l'opéra a pensé leurs rapports en termes de fusion du sens et du son. Au contraire, l'étude comparative des opéras de Bartholomée, du livret à la scénographie en passant par la partition, met en évidence ce nouage en forme de déliaison. En effet, les différences repérées entre ces deux opus permettent de dégager les modes de représentation de cette rencontre toujours manquée. La musique et le texte ne s'additionnent pas pour former un objet homogène mais s'accolent le long de leur commun littoral, la voix, ce reste de la langue à laquelle on a retranché le signifié des mots. Sur le mode narratif, poétique et musical, le diptyque bauchalien de Bartholomée raconte le renoncement au leurre d'une conception de l'opéra comme lieu de la coïncidence entre un texte et une musique au profit de la reconnaissance de leur hétérogénéité. La description comparée des scénographies corrobore cette affirmation dans la mesure où l'estompe grandissante du réalisme neutralise progressivement l'illusion théâtrale. Le choix de faire des visages la pierre de touche des mises en scène successives offre ainsi un prolongement visuel à la voix. Visage et voix deviennent le paradigme d'une altérité valorisée dont Antigone est le héraut. Réclamant pour son frère et la femme qu'elle est le droit de cité, elle s'oppose à la réduction de l'autre au même