Une question de confiance ? : image, langage et connaissance chez Harun Farocki, Artavazd Pelechian et Fernand Deligny
Auteur / Autrice : | Ian Simms |
Direction : | Jean-Philippe Antoine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts plastiques, art contemporain |
Date : | Soutenance le 16/10/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Arts des images et art contemporain |
Jury : | Président / Présidente : Françoise Parfait |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Philippe Antoine, Christa Blümlinger | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Artières |
Résumé
Nous voulons, au cours de cette étude, poser la question de la confiance dans l’image ou plus précisément, nous interroger sur la manière dont cette confiance agit sur les approches, les méthodes et les dispositifs mis en place par trois artistes : Artavazd Pelechian, Harun Farocki et Fernand Deligny. Nous formulerons l'hypothèse d'un lien explicite entre émergence de formes de connaissances et pratiques artistiques, et nous analyserons les manières dont la question de confiance influe sur la mise en œuvre de l’image et, in fine, sur l’émersion de ce que nous nommerons une tierce connaissance.Afin d’aborder ces questions de confiance et de l’émergence de connaissance, il nous a paru nécessaire de choisir un corpus d’artistes qui ont des approches de l’image qui pouvaient mutuellement s’éclairer. Les trois auteurs choisis ont tous un positionnement très affirmé par rapport à la relation entre langage et image. Artavazd Pelechian situe son cinéma « avant Babel » et n’utilise jamais de voix d’acteur ou de voix-off dans ses films. Le langage verbal et écrit est absent de son cinéma contrairement à celui de Harun Farocki qui a dit qu’il « ne saurait plus écrire en l’absence de l’image sur l’écran, ou plutôt sur deux écrans ». Écriture et image sont aussi au cœur de la pratique de Fernand Deligny, mais c’est son travail de réflexion autour de l’autisme qui nous intéresse ici. Deligny concevait la relation au monde de l’enfant autiste, enfant hors-langage, comme une relation qui passait par l’image, ce qu’il nommait l’image biologique. La confiance – et son antonyme, la méfiance – dans l’image est centrale à la manière de sa mise en œuvre. Cette confiance est double, une dualité correspondant aux deux faces signifiant/signifié de l’image : la relation de l’image avec le réel et son lien avec le regardeur. Cette question de confiance implique un rapport avec le langage. Le corpus de cette étude consiste à faire émerger les liens entre le sujet et cette relation image/langage, qui permettent l’émergence d’une tierce connaissance.