Commenter la peinture, commenter la littérature : Présupposés, limites et perspectives d'un détour
Auteur / Autrice : | Marie-Sylvie Claude |
Direction : | Patrick Rayou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'education |
Date : | Soutenance le 12/06/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre interdisciplinaire de recherche culture, éducation, formation, travail |
Jury : | Président / Présidente : Bertrand Daunay |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Bonnéry | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Charles Chabanne, Annie Rouxel |
Mots clés
Résumé
Les programmes de français du secondaire, qui invitent à pratiquer la lecture de l’image en lien avec la lecture analytique du texte littéraire, nous semblent reposer sur le double présupposé, que nous interrogeons, de l’identité des deux exercices et de l’immédiateté d’une pédagogie de détour. Nous empruntons à la sociologie de l’éducation (registres de l’apprentissage, malentendus sociocognitifs), à la didactique (articulation compréhension/interprétation, sujet-lecteur, conscience disciplinaire), et à l’histoire de l’art (sémiologie, iconographie). Nous nous appuyons sur une enquête réalisée auprès d’une centaine d’enseignants, sur un corpus de 350 commentaires rédigés par des élèves de troisième et de seconde, et sur des entretiens post-passation.Les enseignants attendent des élèves qu’ils conçoivent une interprétation polysémique, appuyée sur une analyse fine de l’œuvre, notamment formelle, et sur des savoirs culturels diversifiés ; ils constatent une facilitation par la peinture, que notre analyse des productions des élèves confirme : si les exigences culturelles posent davantage de difficultés, les opérations cognitives y sont mieux réussies, l’engagement subjectif et la conception de l’objet plus compatibles avec les normes lettrées. Cet écart en faveur de la peinture se creuse dans les collèges défavorisés. Nous expliquons ces différences par les spécificités sémiologiques des deux arts mais aussi par des malentendus sociocognitifs, plus profonds sur la littérature. De sorte que la possibilité d’un retour, au profit de la littérature, des apprentissages réalisés lors du détour par la peinture, est selon nous conditionnée à un cadrage spécifique.