Fracture et "éléments de réalité" dans la poésie d'Apollinaire, de Cendrars et de Reverdy (1912-1924)
Auteur / Autrice : | Ivan Radeljković |
Direction : | Christian Doumet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Litterature francaise |
Date : | Soutenance le 10/04/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Littérature, Histoires, Esthétique |
Jury : | Président / Présidente : Gérard Dessons |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Doumet, Claude Leroy | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Campa, Michel Collot |
Mots clés
Résumé
Dans la poésie et dans les théories poétiques et esthétiques d’Apollinaire, de Cendrars et de Reverdy, entre « Pâques à New York », « Zone » en 1912, et Le Manifeste du surréalisme de Breton en 1924, une fracture apparaît au niveau de la forme. Liée forcément à l’abandon de la mimèsis en tant qu’imitation de la réalité, cette nouvelle poétique se veut rupture nette avec le réalisme, mais rejoint également des conceptions vitalistes de la pensée de Nietzsche et de Whitman, et à travers une nouvelle poétique de l’image et du langage poétiques, dont l’ambition est paradoxalement de réinventer le « réalisme » dans la poésie par « rapprochement des réalités éloignées » (Reverdy). Ce sont notamment des dispositifs de la « poésie visuelle » qui produisent des effets au niveau de la lecture en tant qu’expérience et expérimentation à la fois. Quels sont les enjeux de cette « poétique de la réalité » ou de ce « lyrisme du réel » et sa place dans la modernité poétique ? Les expériences et expérimentations du corpus, lesquelles se caractérisent par la fracture des formes, et utilisation des fragments « bruts », des éléments de réalité, sont étudiés avec une approche phénoménologique, mais dans une perspective essentiellement esthétique. Le mérite de la phénoménologie merleau-pontyienne est de mettre en valeur les aspects corporaux de la perception, et c’est exactement dans ce sens-là que toutes ces expérimentations représentent des stratégies poétiques d’immersion du lecteur dans l’expérience esthétique et des dispositifs d’une réception corporelle qui est « instinctive », c'est-à-dire « pré-linguistique » et, selon l’expression de Merleau-Ponty, « pré-objective », concernant ainsi également l’invention linguistique, c'est-à-dire la poésie en tant que « parole parlante ».