Thèse soutenue

Figures d’endormis et théories du sommeil de la fin du Moyen Âge à l’aube de l’époque moderne : Le sommeil profond et ses métaphores dans l’art de la Renaissance

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marina Seretti
Direction : Jacqueline LichtensteinNadeije Laneyrie-Dagen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 12/12/2015
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche :  : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Laboratoire : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Toussaint
Examinateurs / Examinatrices : Yves Hersant, Marianne Massin, Philippe Morel

Résumé

FR  |  
EN

Le sommeil profond, distinct du rêve qu’il accompagne, a bien souvent été occulté par ce dernier au sein des études philosophiques et historiques. La présente recherche, consacrée aux figures d’endormis et aux théories du sommeil à la Renaissance, propose de combler en partie cette lacune en partant de l'hypothèse selon laquelle le sommeil profond, bien qu’il échappe à la conscience, n'en demeure pas moins chargé de sens et de valeurs. L’imaginaire bifurque pour créer, en lieu et place d’une absence de connaissance, une source vive de métaphores. Placé au confluent des traditions chrétiennes et païennes, l’art de la Renaissance offre à l’interprétation une multiplicité de figures endormies. Métaphores visuelles, pétries par la littérature de l’époque, nourries de théories qu’elles transforment en retour. À travers elles, dormir constitue bien souvent l’indice du péché, car « l’oisiveté est mère de tous les vices ». Mais, la métaphore change avec la pose du dormeur, son lieu et son environnement également. Selon les œuvres, le sommeil devient l’emblème de l’enfance ou de la vieillesse (premiers et derniers sommeils), une métaphore d’ignorance et d’oubli (sommeil léthéen), la figure du secret et de la foi (repos contemplatif), du désespoir et de la mélancolie (sommeil de tristesse), de l’amour céleste et du ravissement (vacance de l’âme) ou bien du rapt et de la volupté (érotisme léthargique). L’énigme du sommeil donne forme aux questions insolubles qui ne cessent de nous mettre en éveil : images léthargiques de bonheur, d’amour et de mort qui n’en finissent pas de hanter l’imaginaire contemporain, « métaphores absolues » dont l’histoire ne cesse de s’inventer.