Thèse soutenue

Vie humaine et historicité. Un parcours dans la phénoménologie de Jan Patočka

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Auteur / Autrice : Matteo Scarabelli
Direction : Renaud BarbarasCarmine Di Martino
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 20/11/2015
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Università degli studi (Milan, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Étienne Tassin
Examinateurs / Examinatrices : Renaud Barbaras, Carmine Di Martino
Rapporteurs / Rapporteuses : Edoardo Ferrario

Résumé

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Aux sorts de l’Europe et de son humanité philosophique était liée, aux yeux Husserl, la possibilité de la perte ou de la conquête du sens pour l’humanité universelle. Mais pour Patočka, si l’Europe est bien une idée, elle est aussi une réalité historique et un héritage conséquent. Ainsi, l’universalisation de l’Europe sous la forme d’un savoir dépourvu d’historicité telle que la rationalité scientifique, est un héritage qui représente aussi la fin de l’Europe comme réalité historique et aussi la perte du principe qui l’a engendrée. Le sentiment de contradiction dû à la perte de sens de la rationalité européenne constitue, pour Patočka, le signe d’une expérience du monde qui ne connaît plus l’unité entre la vie et la compréhension du monde qui la soutient. La crise du sens de l’humanité européenne, aujourd’hui planétaire, est donc une crise du monde de la vie. Ainsi, c’est à partir d’une élucidation phénoménologique de la vie humaine au monde que Patočka accomplie une réforme profonde de la phénoménologie transcendantale, qui met au profit et répète sur une base nouvelle l’analytique existentiale heideggérienne de l’être-au-monde dans sa forme la plus avancée. D’abord, il s’agit de ressaisir le monde comme principe ultime de la phénoménalité, et ensuite de réinterpréter l’être du Dasein comme une existence qui n’est pas d’emblée historique, mais qui est à même de le devenir dans un mouvement de réalisation incarné et intersubjectif dont il faut élucider les conditions pré-historiques. La crise de l’Europe et de l’humanité contemporaine n’est pas un destin, mais la possibilité d’un nouveau chemin vers la conquête de l’historicité de la vie humaine, voire vers son redressement contre sa forme de vie “anhistorique”.