Thèse soutenue

Amélioration d'un composé actif contre la maladie de Huntington

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Auteur / Autrice : Cecilia Marelli
Direction : Florence Maschat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 18/12/2015
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Mécanismes moléculaires dans les démences neurodégénératives (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Michel Vignes
Examinateurs / Examinatrices : Florence Maschat, Michel Vignes, Jean-Michel Verdier, Emmanuel Brouillet
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandra Dürr, Jean-Charles Liévens

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le sujet de cette thèse est la poursuite de la caractérisation et du développement à fins thérapeutiques du peptide P42 dans la maladie d’Huntington (MH). Ce peptide a été précédemment identifié dans l’équipe dirigée par Florence Maschat et est capable de réduire la présence d’agrégats dans différents modèles cellulaires, mais aussi de Drosophile et murins de maladie d’Huntington. P42 est aussi capable de prévenir la dégénérescence neuronale et les altérations du transport axonal dans des tests effectués chez la drosophile (Arribat et al. 2013). Enfin les anomalies motrices, la perte de poids, et l’atrophie cérébrale sont restituées in vivo dans des souris R6/2 traitées par P42. Dans ce cas, P42 a été conjugué au peptide de transduction TAT, dérivé de VIH, et a été inséré dans des microémulsions, permettant des administrations répétées du peptide par voie intra-muqueuse, protégeant le peptide jusqu’à son arrivée au cerveau et facilitant sa diffusion au travers des membranes et la barrière hémato-encéphalique (Arribat et al., 2014). L’efficacité de ce peptide a ainsi été montrée après administration dans une phase pré-symptomatique ; toutefois, des résultats non publiés suggèrent également une efficacité partielle au niveau post-symptomatique. Ainsi ce peptide agirait à travers l’inhibition de l’agrégation en interagissant avec la protéine Htt dans sa partie N-terminale, et notamment au niveau de la partie N17. Des résultats préliminaires suggèrent également que, en tant que partie physiologiquement présente dans la protéine Htt, P42 pourrait avoir un rôle bénéfique et physiologique, notamment au niveau du transport axonal, sur le niveau d’expression du Brain nerve factor (BDNF) et sur l’activité neuronale. Mon travail de thèse se compose d’une part d’un travail de laboratoire, et d’autre part d’un travail de documentation. Le travail de laboratoire a été conduit sur le modèle Drosophile. Dans une première partie j’ai essayé de mieux caractériser l’efficacité de P42TAT par rapport à P42 dans l’inhibition des agrégats dans les glandes salivaires et dans la protection de la dégénérescence de l’œil. Notamment, j’ai testé l’efficacité de l’administration orale de P42TAT sur la réduction des agrégats dans les glandes salivaires. Dans une deuxième partie j’ai contribué à évaluer l’efficacité d’un fragment plus court de P42, P42B ; ce fragment de 14 aa initialement identifié par des études de dégradation de P42TAT dans des extraits de cerveau par la technique MALDI est retrouvé après 3 h et pourrait donc être une partie active, suffisante pour l’efficacité du peptide. Dans une troisième partie j’ai contribué à des études visant à étudier le rôle physiologique de P42 dans le transport axonal. Le travail de documentation a été finalisé par la soumission d’un dossier à l’agence européenne pour la médecine (EMEA), qui a permis d’obtenir la reconnaissance de P42 en tant que médicament orphelin pour la MH. Ce résultat est particulièrement important et pourrait être un premier pas vers le développement clinique de ce peptide. En effet aucun traitement curatif n’existe à ce jour pour la MH et la possibilité de réaliser des tests pré-symptomatiques permet de disposer d’une fenêtre unique pour une intervention thérapeutique précoce. De plus, au cours de ces dernières années, des études cliniques de suivi de sujets pré-symptomatiques et symptomatiques ont été menées, (études PREDICT-HD et TRACK-HD), qui ont conduit à l’identification de bio-marqueurs, notamment d’imagerie, capables de suivre l’évolution de la maladie, dès un stade pré-symptomatique, utilisables pour évaluer de façon objective l’efficacité d’un traitement, si disponible. Enfin, l’ensemble de ce travail m’a permis d’acquérir une expertise et de mener une réflexion au sein du laboratoire sur l’utilisation des peptides à des fins thérapeutiques dans la maladie d’Huntington, avec la production d’un papier de revue sur le sujet, soumis dans une revue internationale.