Thèse soutenue

De la genèse à la désintégration : la crise du champ politico-religieux à Tripoli, Liban (1967-2011)

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Auteur / Autrice : Tine Gade
Direction : Gilles Kepel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 21/04/2015
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Joseph Maila
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Kepel, Bernard Haykel, Bernard Rougier, Donatella Della Porta, Bjørn Olav Utvik
Rapporteurs / Rapporteuses : Bernard Haykel, Bernard Rougier

Résumé

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Après l’assassinat de Rafic Hariri le 14 février 2005 et le retrait syrien du Liban (avril 2005), son fils, Sa‘d, essaya de fédérer un public politique mobilisé contre la Syrie, le Hezbollah et l’Iran. Ce travail fait l’hypothèse de l’échec de Sa‘d Hariri de mobiliser dans la durée les différents composantes du champ politique tripolitain. Pourquoi Hariri et le Futur ne réussirent-ils pas à mobiliser le potentiel politique fortement opposé au régime syrien abondant au nord-Liban ? Répondant à cette question, la thèse utilise la notion de John Dewey (1859-1952) d’un public politique, un collectif d’individus réunis dans l’action politique à travers la perception d'avoir des intérêts communs. La thèse commence en 1967 et s’arrête en 2011, avec une postface sur les dynamiques après 2011. Elle se divise en trois parties. La première analyse la vague de mobilisation à Tripoli entre 1967 et 1985. La deuxième partie étudie la déstructuration du sunnisme politique et l’essor du salafisme durant la Pax Syriana entre 1985 et 2005. La troisième partie se penche sur la tentative de Sa‘d Hariri de créer un public politique, ainsi sur que la compétition qu’ont représentée les salafistes à son leadership, après 2005. La thèse vise à montrer que le projet politique de Sa‘d Hariri était susceptible d’échouer, en raison de trois obstacles structurels. Premièrement, les obstacles bureaucratiques syriens ou la gouvernementalité syrienne du sunnisme à Tripoli. Deuxièmement, l’essoufflement du nationalisme arabe après le milieu des années 1980 et le fait que les leaders sunnites manquent souvent d’une cause militante, pour laquelle leurs partisans seraient disposés à risquer leur vie. Troisièmement, la présence du Salafisme comme un contre-public transnational et religieux.