Thèse soutenue

Une odyssée subversive : la circulation des savoirs stratégiques irréguliers en Occident (France, Grande-Bretagne, États-Unis) de 1944 à 1972

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Auteur / Autrice : Élie Tenenbaum
Direction : Pierre MélandriMaurice Vaïsse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 10/06/2015
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) - Centre d'histoire de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Laurent Cesari
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Mélandri, Maurice Vaïsse, Christopher E. Goscha, Beatrice Heuser, Louis Gautier
Rapporteurs / Rapporteuses : Christopher E. Goscha, Beatrice Heuser

Résumé

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Longtemps en marge des pratiques militaires occidentales, la guerre irrégulière fut réintroduite au cours de la Seconde Guerre mondiale sous l’impulsion de la stratégie indirecte adoptée par la Grande-Bretagne. Les réseaux de coopération interalliés permettent alors à ces nouvelles conceptions de se diffuser auprès d’acteurs français et américains, formant ainsi le creuset d’une nouvelle communauté stratégique. L’émergence de la « menace subversive » au début de la guerre froide favorise le renouvellement de cette communauté et le développement des savoirs stratégiques irréguliers tels que la guérilla ou la guerre psychologique. Tantôt dans la coopération, tantôt dans la rivalité, les alliés tissent leur communauté de pratiques, d’abord en Asie du Sud-Est, face à la menace maoïste, puis dans l’ensemble du Tiers-Monde. Au cours des années 1960, ce sont les États-Unis qui prennent la tête de la croisade contre les « guerres de libération nationale » et développent en réponse une stratégie intégrée sous le nom de « contre-insurrection ». L’échec de sa mise en œuvre au Vietnam, ainsi que ses dérives politiques conduisent pourtant au rapide déclin de la stratégie irrégulière en Occident jusqu’à sa réapparition au début du XXIe siècle. En s’appuyant sur un grand nombre de sources primaires et en adoptant les nouvelles méthodes de l’histoire connectée, ce travail met en lumière les structures, les réseaux et les vecteurs qui contribuèrent à la circulation des savoirs associés à la guerre irrégulière. Il en explore également les motivations, ainsi que les limites et tente de proposer un narratif global permettant d’appréhender l’évolution des concepts de guerre irrégulière.