Thèse soutenue

L'accès des Chinoises au microcrédit en zone rurale et périurbaine : un outil de lutte contre la subordination des femmes ?

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Auteur / Autrice : Gwendoline Debéthune
Direction : François GipoulouxIsabelle Attané
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Socio-économie du développement
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (Paris)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Thireau
Examinateurs / Examinatrices : Marylène Lieber
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Guérin, Xavier Richet

Résumé

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Contracter un microcrédit permet aux femmes de démarrer ou développer une micro-entreprise et, de cette manière, de gagner en autonomie. C'est ainsi, à l'échelle globale, que le microcrédit est présenté et diffusé aux quatre coins du globe par de nombreux patriciens et experts d'organisations internationales. Qu'en est-il en République Populaire de Chine, dans les discours comme dans les faits ? Cette question apparaît d'autant plus pertinente que, jusqu'à présent, les effets de la modernisation économique sur le statut des femmes chinoises se sont révélés paradoxaux. Une étude ethnographique multi-située auprès de promoteurs de microcrédits et d'emprunteuses au sein de sept organismes de microcrédit a permis de mettre en perspective les discours globalisé et chinois sur l'autonomisation des femmes par le microcrédit avec les réalités locales. Il en ressort de nombreux décalages caractérisant la microfinance chinoise en général et l'accès des Chinoises au microcrédit en zone rurale et périurbaine en particulier qui incombent à un contexte social, politique et économique chinois et à un environnement global défavorables à l'amélioration du statut socioéconomique des femmes par le microcrédit. Loin de lutter contre la subordination des femmes, leur accès au microcrédit, pris dans les rets des rapports sociaux de sexe, se révèle détourné voire instrumentalisé au service du développement de l'économie locale et ainsi du maintien de la stabilité sociale. Cette thèse montre comment le discours chinois et globalisé sur l'autonomisation des femmes par le microcrédit s'inscrit dans une vision néolibérale (et patriarcale) des sociétés qu'il reproduit et alimente.