La construction de l'idée de patrimoine collectif : des collections privées aux nationalisations révolutionnaires
Auteur / Autrice : | Pablo Avilès Flores |
Direction : | François Hartog |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Maurice Halbwachs (Paris) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Chatelain, Federico Navarrete Linares, Dominique Poulot, Alain Schnapp |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Tout au long du XXe siècle, dans différents domaines et institutions, s'est défini ce qui semble un vocabulaire autour du patrimoine collectif. Or, ce concept contient une contradiction qui s'exprime de plusieurs manières, parmi lesquelles une « ambiguïté juridique », une « inflation sémantique » et une « universalisation ». Le concept actuel de patrimoine collectif est, selon nous, le produit, d'une part, de l'histoire des collections et de l'autre, de l'agencement de l'art et des sciences par le pouvoir public. Nous souhaitons mener une réflexion interdisciplinaire qui souligne les traits en commun tout au long de l'histoire des collections. Le patrimoine culturel est une institution politique qui octroie un statut juridique spécial à l'ensemble des biens réunis et qui réclame à être de caractère public. La distinction entre propriété privée et publique devient alors floue, au point que l'intérêt public détermine la destination et le traitement des objets même de propriété privée. « L'universalisation du concept » passe d'abord par l'histoire du collectionnisme dans la longue durée et, ensuite, en étudiant le cas de la Commission des monuments, active entre 1790 et 1794, à travers les nationalisations. Les travaux de cette commission relèvent, à la fois, du collectionnisme depuis la formation de collections de reliques, en passant par la formation de cabinets de curiosités et jusqu'à la collecte d'objets lors de grands voyages d'exploration ; et par l'établissement des collections nationales par le pouvoir public.