Thèse soutenue

Humiliation et honte causées par des pratiques de gestion inhumaines : Étude de cas (Cali-Colombie)

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Auteur / Autrice : William Rojas Rojas
Direction : Yvon Pesqueux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion. Prospective, innovation, stratégie, organisation
Date : Soutenance le 08/07/2015
Etablissement(s) : Paris, CNAM
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Abbé Grégoire (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l'action (Paris)
Jury : Président / Présidente : Maurice Thévenet
Examinateurs / Examinatrices : Yvon Pesqueux
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Chanlat, Faouzi Bensebaa

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'application des pratiques de gestion inhumaines (PGI) conforme un phénomène qui ne tient pas en considération l'horizon philosophique du projet culturel moderne fondé sur un corpus idéologique, juridique et politique reconnaissant l'humanité de toutes les personnes. La perspective théorique sur les PGI que nous présentons ici permet d'examiner et de définir les mauvais traitements provenant des décisions de gestion qui sont adoptées et mises en œuvre à partir d'une rationalité instrumentale et sans tenir compte de la souffrance qu'elles peuvent causer aux travailleurs. Les PGI sont caractérisées par l'utilisation de moyens intimidants et dégradants qui visent à éliminer ceux qui sont considérés comme gênants ou superflus par une direction dont l'unique but est de triompher sur le marché globalisé, régi par la loi de la rentabilité maximum de l'investissement. Les PGI dans les organisations contemporaines ne rendent pas compte d'une condition essentielle de la conduite humaine, pour autant nous ne les abordons pas dans une perspective généraliste, mais depuis la spécificité d'un lieu et d'un temps déterminés. De là, surgit l'intérêt pour déterminer pourquoi et comment l'on porte atteinte, dans le contexte local, à l'humanité du travailleur à travers les PGI. S'il est vrai que dans le milieu du travail, il existe une relation de subordination incontournable, nous soulignons, pour l'analyse des PGI, le rôle des sciences humaines, car à partir de celles-ci il est possible de repérer des contextes, des situations, des tensions, ainsi que les causes et les divers facteurs qui interviennent pour que dans le monde de l'entreprise contemporain certaines directions transgressent les principes qui régissent un traitement humain. Les organisations doivent donc reconnaître et faire valoir les postulats qui sous-tendent « l'idéal » selon lequel tous les travailleurs sont des êtres dignes, libres, égaux, autonomes, respectables qui ont le droit per se au bien vivre. La souffrance psychique provoquée par le mauvais traitement dans le milieu de l'entreprise est le résultat de la violation des droits de l'homme, l'humiliation et la honte sont des sentiments qui surgissent chez la personne que l'on méprise et que l'on déshumanise. Nous avons pu démontrer à partir de ce travail de terrain ethnographique (il est structuré en deux récits : perspective des cadres et perspective des ouvriers) dans l'organisation C-Colombia (1993-2005), que le pouvoir et l'autorité dans cette entreprise ont toujours été utilisés pour favoriser une gestion inhumaine, incapable de reconnaître une série de conflits et de tensions pouvant se déchiffrer et se résoudre techniquement et moralement d'une façon plus respectueuse de la dignité des travailleurs dans la ligne d'une administration moderne humanisée.Mots clés : Inhumanité, Travail, Entreprise, Pratiques de gácticas administrativaestion inhumaines, Violence au travail, Humilliation, Mauvais traitement, Honte